HOMMAGE A BRUNO DUSSANCOURT, GENTLEMEN DU SPORT

Samedi, Hirson a célébré une fête de famille particulière : celle du centenaire du CSCVH athlétisme. Toutefois, cette commémoration permit de mettre en lumière l’un des athlètes les plus doués de sa génération : Bruno Dussancourt.

La présence de Jean Poczobut, actuel trésorier de la Fédération internationale d’athlétisme, de Jean-Jacques Louis, Directeur du CREPS de Picardie et de Robert d’Artois, Directeur régional de la Jeunesse et des Sports donna à ce rendez-vous un caractère aussi officiel qu’émouvant.

Il est vrai que Bruno Dussancourt était un garçon d’une grande classe, car non seulement ses qualités athlétiques lui ont permis d’être le second de Guy Drut lors de la finale des Championnats de France A.S.S.U., mais encore il eut également un comportement d’une élégance certaine dans la vie courante.

Ce pur produit thiérachien est né à Fontaine Les Vervins en 1953. En 1967, comme beaucoup de jeunes français, il a commencé par jouer au football. Depuis ses débuts en athlétisme, en 1969, il a toujours manifesté sa fidélité au C.S.C.V.Hirson, malgré des études à l’Université de Reims où il a obtenu une licence en sciences économiques. Après son retour du service national, qu’il effectua au Bataillon de Joinville en préparation olympique, il prépara le difficile concours d’expert-comptable.

Bruno a commencé par le 250 haies lorsqu’il était cadet, puis trop pris par ses études pour se consacrer au 400 haies, il opta en faveur du 110 haies où il devient Champion de France. Il n’empêche que Bruno aurait pu sans le problème des études, devenir un hurdler de classe mondiale sur 400 m.

Sur 110 m haies, il devint Champion de France ASSU. En 1975, il dispute les championnats d’Europe puis les championnats d’Europe universitaires à Rome. Il termina troisième des Championnats mondiaux militaires à Rio de Janeiro en 1976 puis, l’année suivante, il fut sacré Champion de France Universitaire en 1977. Au total, il porta onze fois le maillot de l’équipe de France.

Athlète fin et racé de 1 m 87 pour 75 Kg, Bruno aimait la vie. Il aura laissé autant de souvenirs dans le club que dans les cœurs.

Comme la plupart des jeunes, il aime voyager et grâce à ses résultats sportifs il connaît un peu : l’Irlande, la Suisse, l’Italie, la Tunisie, la Bulgarie et la Pologne.

Pour Bruno, la famille est un facteur déterminant de l’équilibre d’un individu. Selon ses propres termes : « un bon climat familial est rassurant et favorise la réussite sur quelque plan que ce soit ». Il est très touché par les problèmes de la société. L’histoire est très importante à ses yeux : « elle détermine notre vie quotidienne, chaque événement économique, politique et social ne peut être éclairé sans référence à l’histoire ».

La mode l’amuse beaucoup, car elle rompt la monotonie du quotidien.

Ses loisirs, durant les vacances, se partagent entre le bricolage, les mots croisés et les jeux de société. Il lit beaucoup mais surtout des ouvrages d’économie par nécessité. Cependant, parmi une tout autre littérature ; il connaît notamment : Kessel, Gide, Camus, Doyle et surtout Balzac. Mais son auteur préféré reste Emile Zola.

Bruno aime la musique « pop » et tout particulièrement les Pink Floyd, les Beatles et Ennio Moricone. Sa chanson préférée fut, comme pour beaucoup de cette génération « Imagine » de John Lennon.

Bruno Dussancourt, discret, simple dans son comportement représente assez bien l’image que l’on pourrait se faire d’un gentleman du sport.

En cette année du centenaire, la fidélité envers le club de ses débuts, fait qu’il est sportivement évident et humainement logique de donner le nom de Bruno Dussancourt à la salle du CSCVH.

Il est tout autant émouvant que sa famille et sa famille sportive, soient réunies cet après-midi pour honorer le charismatique capitaine de l’équipe de Picardie de 1981. Celui qui aujourd’hui encore détient toujours les records de l’Aisne et de Picardie du 50 m en salle homologué en 1984 à Amiens, du 60 m haies décroché en 1975 à Orléans et du 110 m haies conquis à Nevers.

Et pour tous les Thiérachiens, il restera le co-détenteur du record de l’Aisne du 4 X 100 m avec Hubert Drouet, Eric Fontaine et Gérard Cambreling.

La présence de Jean Poczobut honore, le club d’athlétisme et le sport hirsonnais dans une ville qui compte 19 clubs réunis au sein de l’OMS et 1734 licenciés contre 1666 l’an dernier

A Hirson, le sport demeure à la fois un facteur d’intégration et un facteur d’éducation. L’an dernier, pas moins de 128 254 € furent investis dans les installations sportives avec, notamment l’éclairage stade Hébert dont l’inauguration permit de rassembler une sélection de jeunes footballeurs axonais et d’Africains du Sud.

Cette année, c’est 243 854 € qui seront consacrés aux salles et aux équipements hirsonnais.

Quel plus grand honneur donc que cette cérémonie soit présidée par Jean Poczobut, autre figure charismatique de l’athlétisme français. Lui qui de 78 à 85 fut Directeur Technique national, de 93 à 97, Président de la Fédération Française d’Athlétisme.

Au Cabinet de Marie-Georges Buffet, Ministre de la Jeunesse et des Sports, il fut également le principal rédacteur de la loi française anti-dopage.

En 1998, il fut nommé responsable de la préparation olympique aux jeux de Séoul. Depuis 2003, il est le trésorier de la Fédération internationale.

L’effort partagé en faveur du sport demeure à Hirson une volonté politique et, en cela, nous sommes fidèles à la mémoire de Bruno Dussancourt.

Fidèle à une conception partagée du sport, faite d’humanisme et fraternité.

Comments

[vince]

Un grand merci à la municipalité pour le travail réalisé et pour sa présence, aux sponsors pour leur investissement dans ce nouveau local.
Cette manifeation a eu le mérite d'avoir lieu mais elle a pris au fur et à mesure de l'importance mais elle a également monté en émotion avec la présence de la famille de Bruno mais aussi de Jean.
Merci jjt