29 juin 2006
SEGOLENE ROYAL A CHAUDUN: DANS LES PAS DE JAURES ET DE BLUM
Quel plus beau symbole que Chaudun pour célébrer le 70e anniversaire du Front Populaire ?
Quel plus beau symbole, en effet, que d’associer sur un même lieu les deux grandes figures emblématiques du Parti socialiste : Jean Jaurès, le fondateur, et Léon Blum, le chef de Gouvernement du Front Populaire.
Comment, en effet, ne pas penser à Jean Jaurès devant le buste de son fils Louis, mort dans une guerre dont son père n’avait cessé de dénoncer quelle catastrophe elle serait pour les peuples d’Europe ?
Jean Jaurès tomba, le 31 juillet, assassiné par Raoul Villain, un jeune nationaliste qui n’hésitera pas à se glorifier de son crime en écrivant à un ami : « J’ai fait taire la grande gueule qui couvrait les appels de l’Alsace-Lorraine !».
En mourant, Jean Jaurès laisse deux enfants : une fille de 25 ans, Madeleine, et un fils, Louis, qui n’a pas encore 16 ans.
Né le 27 août 1898, Louis n’a pas en 1914 l’âge d’être mobilisé. Il n’attendra pas cependant 1917, date à laquelle le Gouvernement appelle sa classe sous les drapeaux.
Fin 1915, il s’engage donc au 7e régiment de dragons. Il n’a que dix-sept ans.
Même au sortir de l’adolescence, Louis sait pourquoi il revêt l’uniforme. Pourquoi, il prend les armes.
Fidèle à son père, il écrit : « Quand on a l’honneur d’être le fils de Jean Jaurès, on doit donner l’exemple : l’internationalisme philosophique n’est point incompatible avec la défense de la patrie quand la vie de celle-ci est en jeu. »
En 1918, l’engagé volontaire est aspirant au 10e bataillon de chasseurs à pied.
C’est d’ailleurs en essayant d’arrêter la dernière grande offensive que les Allemands viennent de lancer le 27 mai à travers le Chemin des Dames, que le futur lieutenant est mortellement blessé à Chaudun le 3 juin 1918. Il mourra, quelques heures plus tard, à Pernant.
Chaudun, Pernant : voilà pourquoi le nom de Jaurès est associé au Soissonnais et à l’Aisne.
Voilà pourquoi, quatre-vingt-huit ans plus tard, nous sommes toujours révulsés par l’attitude du Maire de Pernant qui refusera que le corps d’un jeune homme, d’un soldat, d’un Républicain soit inhumé là où il est mort.
Simplement, parce qu’il était socialiste. Uniquement, parce qu’il s ‘appelait Jaurès.
Pourquoi vouloir ajouter l’humiliation à la tragédie ? Pourquoi tant de haine ?
La mémoire de Louis Jaurès appartient à notre Histoire ; à celle des Socialistes, bien sûr. Mais tout autant à celle de la République.
Voilà pourquoi, face à cette stèle, Louis Jaurès comme Léon Blum, voici bientôt soixante-dix ans, nous invite à porter notre Histoire commune avec fierté, à la porter collectivement.
Comme, elle nous impose de construire collectivement notre avenir.
Un avenir où chaque Socialiste, d’où qu’il vienne, d’où qu’elle vienne ; qui il est, qui elle est, prend toute sa place.
Un avenir, comme le rappelait, dès 1892, qui n’envisageait pas cet avenir autrement que dans l’unité :
« Jamais, disait-il, le devoir n’a été plus pressant de réaliser l’unité socialiste »
L’unité : voilà bien le message qui nous est délivré ce soir
Ici à Soissons, partout dans l’Aisne, partout en France, voilà le message que nous devons porter, avec vous Ségolène Royal, avec tous les Socialistes ; voilà le message qui doit également nous porter dans les prochaines semaines et qui nous portera dans les prochains mois.
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