JEAN-JACQUES THOMAS AUX SOCIALISTES AXONAIS: " C'EST UNIS QUE NOUS RASSEMBLERONS ET C'EST RASSEMBLES QUE NOUS GAGNERONS"

Nous venons, ensemble, de commémorer le 70ème anniversaire du Front Populaire avec l’exposition qui y est consacrée et l’inauguration par Léon Blum – le 18 novembre 1936 – de la stèle érigée à la mémoire de Louis Jaurès. Craignons-nous tellement l’avenir que nous nous réfugions dans le passé ? Avons-nous donc tellement besoin de nous rassurer pour autant commémorer ? Peut-être. Cependant, les sociétés humaines, pas plus que les individus, ne peuvent vivre sans mémoire. Ce qui s’est passé ici, dans l’Aisne, ce n’est pas seulement de l’histoire ancienne ! De même que nous entretenons la stèle de Louis Jaurès, nous devons entretenir le souvenir de ce qui s’est passé ici. Entretenir nos valeurs, en même temps que nous affirmons notre identité. Au moment où les Français doutent d’eux mêmes et plus encore d’un Gouvernement plus que jamais autiste et tellement coupé des Français qu’hier le Président de la République, lui-même, est obligé de lui renouveler une confiance inversement proportionnelle à la désespérance sociale, alimentée par le fait que toutes les dix minutes, un nouveau Rmiste est enregistré. Alors, face aux tragédies qui nous entourent, n’avons-nous pas tendance à nous réfugier dans le passé ? Non, si ce passé nous sert à éclairer notre présent et notre avenir. Non, si la commémoration du Front Populaire ne se limite pas à quelques photos sépia et à une nostalgie mêlée de regrets. Non, enfin, si cette commémoration constitue un acte politique, basé sur notre identité et nos valeurs mais tout autant sur notre capacité à transformer – durablement – la vie de nos concitoyens. Dans l’inconscient collectif, 1936 est associée aux premiers congés payés, à Léo Lagrange, Député de Fourmies, lui aussi tombé dans l’Aisne, le 9 juin 1940, à Evergnicourt. 1936 c’était, disait-on, l’assurance de lendemains qui chantent. Mais, il ne faut jamais oublier, que le Parti socialiste, en capacité à diriger la France tout en respectant ses engagements, s’est souvent heurté à ce qu’à l’époque nos prédécesseurs appelaient « le mur de l’argent », que nous appelons nous « capitalisme » ou « mondialisation ». Nous avons capacité à durer. C’était d’ailleurs l’obsession de François Mitterrand. Lui, n’avait pas oublié que le « Cartel des Gauches » ne fut qu’une belle, mais éphémère, expérience. Nous n’avons pas oublié que les dévaluations et la Banque de France ont eu raison du Front Populaire. Pour changer la vie, la durée est indispensable afin d’ancrer l’espoir et de maintenir la confiance. Tout comme, face au populisme et à la surenchère des extrêmes, la vérité est nécessaire pour réformer durablement. Nous ne le savons que trop, la schizophrénie nous a quelquefois guetté. Tellement à Gauche dans l’opposition, nous en avons, parfois oublié, nos points de repère, nos engagements et nos promesses une fois revenus au pouvoir. Nous avons maintenant un projet et nous étions ensemble, Ségolène Royal, rue de Solférino, lors de son élaboration. Nous aurons maintenant à le ratifier ce samedi. Il deviendra alors le projet que porteront tous les Socialistes. Nous le porterons parce qu’il constitue l’essence même de notre identité. Nous le porterons parce qu’il demeure le meilleur outil pour transformer l’ordre des choses. Nous le porterons parce qu’il a pour vocation à représenter une très large part de la société. Nous le porterons, enfin, parce qu’il est garant de notre unité. Comme je l’expliquai tout à l’heure à Chaudun, cette unité des Socialistes fut réclamée par Jaurès dès 1892, puis revendiquée par Léon Blum en 1936, sur cette terre du Soissonnais. Cette unité, enfin, sans laquelle le Parti Socialiste ne sera pas en capacité de rassembler la Gauche. Et là, notre responsabilité est immense : avons-nous le droit de priver les Français de l’alternance espérée ? Avons-nous même le droit d’échouer, simplement parce que nous limiterions notre ambition à des querelles de personnes, nos projets à une course perdue d’avance. Non, trois fois Non et les Socialistes axonais mais également, au-delà, les habitants de l’Aisne le disent avec moi : c’est unis que nous rassemblerons et c’est rassemblés que nous gagnerons. D’autant que cette unité n’est en rien synonyme d’uniformité. La diversité, le Parti socialiste tout entier la revendique. Ici, dans l’Aisne, nous la construisons. Avec Jean-Pierre Balligand, candidat des Socialistes thiérachiens. Avec Odette Grzegrzulka, candidate des Socialistes du Saint-quentinois, issue de parents polonais. Avec toi, Dominique Jourdain, candidat des Socialistes du sud de l’Aisne. Avec toi, Fawaz Karimet, candidat des Socialistes du Laonnois, né au Liban. Avec toi, Claire Le Flécher, candidate des Socialistes de cette circonscription, chaleureusement accueillie sur cette terre chargée d’Histoire, dans cette circonscription gagnée par Bernard Lefranc et que nous allons reprendre. Parce qu’après avoir connu le prix des divisions, ici, aussi, l’unité s’est faite et qu’avec toi, Patrick ; Soissons, elle-aussi, redeviendra socialiste. Oui, chacune et chacun d’entre vous incarne tout à la fois l’unité et la diversité réclamée par François Hollande et l’ensemble des Socialistes. Et à vous regarder, je dirai même – permettez-moi ce petit clin d’œil – vous incarnez l’avenir et même….le Nouveau Parti Socialiste ! L’avenir dépend également de notre mobilisation et de notre capacité à battre la Droite. Pour avoir tellement méprisé la France d’en bas, le Gouvernement mérite bien d’être sanctionné. Seul, le Parti Socialiste et la Gauche peuvent maintenant incarner la France….d’après. Alors oui, ce parti que l’on prédisait éclaté avant Le Mans, sans idée avant notre projet – bref sans désir, ni avenir – notre parti sera au rendez-vous. Comme ici à Soissons, et dans l’Aisne, le Parti socialiste est en mouvement. Bien loin du repli et de la peur qui paralysent aujourd’hui notre pays. Et, c’est en pensant à Jaurès, à Blum, aux salariés de Saint-Germain Emballages, à vous militants et habitants de l’Aisne, et aux anonymes qui attendent tant de nous, que nous allons gagner. Avec toi Ségolène Royal, Avec nos candidates et nos candidats, Avec tous les Socialistes, unis et conquérants.