MALRAUX, REVIENS, ILS SONT DEVENUS FOUS !

La révolution numérique devait garantir un accès plus large et plus libre à la culture. Or, télécharger de la musique sur internet et vouloir la partager en dehors de tout commerce équivaut désormais à un crime. Le Conseil Constitutionnel en a ainsi décidé en même temps qu’il durcit les peines réclamées par l’UMP. Téléchargez et ce sera la prison ! Déjà, le 30 juin, le Parlement tirait un trait numérique sur la liberté réclamée et sur une nouvelle société de l’information. Débat de spécialistes ? Querelles de techniciens ? Non, loin s’en faut ! Même s’il est réducteur de limiter la portée de ce texte à la seule organisation de la condamnation des internautes ; au nom de la défense des monopoles, d’une illusoire sécurité, la répression a atteint son but mais, tel un boomerang, elle reviendra au visage de ces croisés d’un autre temps. Au-delà des conséquences désastreuses de cette loi inapplicable, intitulée DADVSI, c’est bien du contrôle de la distribution des œuvres culturelles, de la musique d’abord, mais déjà aussi des films et bientôt des textes dont il est question. En la matière, le droit des auteurs, n’est rien moins que détourné. Au même titre que les intérêts des artistes sont également instrumentalisés par les opérateurs et les majors de l’industrie. La loi leur assure désormais un total monopole. Imaginer un seul instant que le nouveau cadre servira la cause des artistes confine à la plus grande des naïvetés. Demain, le logiciel libre sera rangé au rayon des belles utopies tandis que le format interdira la lecture et la copie en dehors du standard imposé. La loi instaure tout simplement la légalité des verrous technologiques. Les logiciels « peer to peer » permettaient le partage des œuvres musicales mais également la distribution et le travail collaboratif dans de nombreux domaines. C’en sera désormais fini. Comme le dit Alexis, jeune compositeur et internaute : « je mixe pour le plaisir pas pour de la tune ! » Pour lui, l’UMP et le Conseil constitutionnel n’ont décidément rien compris. Malraux, reviens, ils sont devenus fous !

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[Agence Reuter]

L'A.F.P. n'a qu'à bine se tenir...!