LE SUPPLICE DU GARROT.

Chaque jour davantage, les collectivités territoriales sont prises en tenaille. Leurs dépenses augmentent en même temps que s’accroissent les besoins de solidarité. Leurs ressources sont simultanément limitée en volume et contraintes dans leurs bases. De plus, le projet de loi de finances 2007 ne contient aucune mesure susceptible de corriger ces inégalités liées aux nouvelles charges transférées. Trois chiffres résument cette situation : si les dépenses des collectivités croissent de 2,9 %, leur dotation forfaitaire, elle, n’augmente que de 1 %. Quant à la dotation de compensation de la taxe professionnelle, elle subit, elle aussi, une nouvelle baisse, de 11 %. Entre l’augmentation générale des charges, celle - même minime - des taux d’intérêt, les effets cumulés du fameux bouclier fiscal et du plafonnement de la taxe professionnelle, leurs ressources se réduisent en même temps que leurs marges d’intervention. Voilà comment l’étau se resserre sur le budget des communes et des regroupements intercommunaux. Torture d’un autre temps, c’est bien le supplice du garrot que la Droite veut infliger aux élus locaux, étranglés qu’ils seront par les effets progressifs du plafonnement de la taxe professionnelle. Même si les habitants ne mesureront, qu’après coup, les effets d’un budget 2007 forcément électoraliste, les plus riches seront de plus en plus exonérés, les entreprises de plus en plus affranchies de leur responsabilité sociale et, finalement, les pauvres contraints de mettre, de plus en plus, la main à la poche. En matière de Contrat de plan, le compte non plus n’y est pas. Deux chiffres éclairent ce nouveau désengagement de l’Etat. Les Contrats engagés sous la Gauche s’élevaient à 22 milliards dont 5 milliards pour les infrastructures routières. Dominique de Villepin limite aujourd’hui la part de l’Etat à 10,5 milliards. Alors que les besoins de rattrapage sont de plus en plus importants, le Gouvernement va donc imposer aux collectivités la mise en compétition des territoires. Comme il oppose les Français entre eux. Comme il divise pour (mieux) régner. Quant à ceux qui n’acceptent pas, qui rechignent, ils seront financièrement garrottés !