25 novembre 2006
LA LIBERTÉ DU RENARD DANS LE POULAILLER !
L’élection de Ségolène Royal, entérinée hier lors du Congrès de la Mutualité, et l’adoption du programme socialiste ont finalement masqué les propositions de l’UMP, il est vrai d’avantage préoccupé ces derniers jours à mettre de l’ordre dans ses propres rangs.
Pourtant, à titre de comparaison, le document n’est pas sans intérêt. Ainsi, derrière la notion de libre choix individuel clairement affichée s’y décline à tous les temps et à tous les modes la priorité donnée au mérite individuel. Tant pis pour les autres !
Campagne électorale oblige, le projet de l’UMP ne s’attaque pas directement à la retraite à 60 ans, ni au régime par répartition. Non, plus subtilement, il propose la possibilité de partir en retraite selon, là encore, un libre choix … purement fictif.
De la même manière, le projet de Nicolas Sarkozy ne prévoit pas l’abrogation des 35 heures, mais la possibilité pour chacun de travailler plus, soi-disant pour gagner plus.
Cette stratégie de contournement du candidat à l’élection présidentielle n’est pas nouvelle en soi. Mais cette fois, au mépris de toute réalité, le salarié et le futur retraité échapperaient à toute organisation sociale collective.
En fait, le citoyen deviendrait alors en un simple usager, certes devant des choix libres, mais en totale apesanteur sociale. La fameuse liberté du renard dans le poulailler.
A bien y regarder, le projet de l’UMP substitue l’ambition individuelle à toute démarche solidaire et redistributive, désormais présentée comme un obstacle à la réussite.
Malgré les (bonnes) déclarations d’intention, l’UMP va même jusqu’à nier tout besoin de lien social. Le pauvre est par nature suspecté, plus ou moins implicitement, de tricher avec des revenus de solidarité, ou pire, d’assistance.
Après le discours de la réforme cher à Edouard Balladur, le projet incarné par Nicolas Sarkozy s’affiche peut-être comme celui de la rupture, pas en tout cas avec le MEDEF, ni avec le libéralisme le plus sauvage.
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