2 décembre 2006
PARITÉ : L’UMP A CONTRE-SENS DE L’HISTOIRE.
Justement qualifiée de « non-événement », la candidature de Nicolas Sarkozy n’a pas recueilli l’écho qu’il espérait. Depuis 2002, tout est, en effet, organisé pour que la voie lui soit dégagée. L’annonce, en soi, n’a donc aucune espèce d’importance. Par contre, le Ministre-candidat doit maintenant combler ses retards sur Ségolène Royal et, cette fois, l’exercice s’avère plus difficile.
Son projet de loi sur la parité s’inscrit pourtant dans cette perspective. Longtemps promises, jamais concrétisées, les mesures annoncées sont déjà à classer dans la catégorie des vœux électoralistes. En plus d’être débattues en fin de quinquennat, elles ne répondent, en effet, que très partiellement aux objectifs prétendument visés.
Au-delà de la nécessaire parité dans les exécutifs régionaux et municipaux, rien n’est, d’ailleurs, engagé pour inverser la tendance là où les inégalités de représentation entre hommes et femmes sont les plus fortes.
Au sein des Conseils généraux – où les femmes ne représentent que 10 % des élus – il est simplement proposé de féminiser les postes de … suppléants et rien n’est dit sur les structures intercommunales, fiefs masculins s’il en est.
De même, l’UMP refuse toujours de rétablir le scrutin proportionnel dans les départements élisant trois sénateurs alors que cette mesure, supprimée par la Droite en 2003, permettait d’envisager une chambre sénatoriale (un peu) moins masculine.
Enfin, l’augmentation annoncée des pénalités financières pour les partis ne respectant pas la parité ne sera pas appliquée avant … 2012 ! Il est vrai que les maigres ambitions affichées l’an prochain par l’UMP expliquent sans aucun doute cette hypocrite marche arrière.
Là encore, face à la parité réussie par les Socialistes, Nicolas Sarkozy annonce péniblement 30 % de candidatures féminines aux législatives. Une nouvelle fois prise en défaut, l’UMP ne propose, en fait, qu’une loi-alibi qui n’arrivera même pas en discussion à l’Assemblée avant les élections.
Alors que, de plus en plus, les Français attendent des élus une politique par la preuve, preuve leur est encore donnée qu’en 2007 il faudra d’abord changer de politique.
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