SONDAGES ET MATRAQUAGES : FAUT-IL ENCORE ALLER VOTER ?

« Chers Amis, chers Camarades, une élection n'est pas faite par les sondages. Je me bats jusqu'au bout. 30% d'indécis... Mobilisez-vous ! Je compte sur vous ». Tel est le message adressé par Ségolène Royal à l'ensemble des militants et des sympathisants de Gauche. Le matraquage médiatique sur un résultat déjà acquis - faudrait-il même aller voter ? - fait réagir de nombreuses personnalités dont Mazarine Pingeot qui s'inquiète d'une « manipulation ». Pour la fille de François Mitterrand, les sondages, « ne sont pas le fondement de la démocratie » et « relèvent un peu de la manipulation ». « Le vote est quelque chose qui relève de la conscience de chacun », a-t-elle encore ajouté avant d'espérer un sursaut et de souligner que Ségolène Royal entrait « complètement dans la ligne » de François Mitterrand. Même mise en cause chez Julien Dray qui dénonce la manière dont les choses sont organisées sur le plan de la démocratie d'opinion et notamment sur la question des sondages. Le porte-parole du PS remarque que les sondages devraient normalement être des thermomètres, c'est-à-dire qu'ils sont censés donner la température : « Aujourd'hui, ils sont devenus des thermostats, quelque chose qui fait la température, c'est-à-dire que le matraquage répété des sondages devient un fait ». Le Parti Socialiste a d'ailleurs contesté un sondage d'Opinionway, selon lequel 53% des personnes interrogées ont estimé Nicolas Sarkozy plus convaincant que Ségolène Royal (31%) lors du débat télévisé. La Commission des sondages a confirmé le fait. Malgré tout, cela est resté confidentiel. Comme pour confirmer ce que Christiane Taubira, Députée PRG de Guyane et ancienne candidate à l'élection présidentielle, appelle « la collusion entre les politiciens de droite et certains commentateurs et sondeurs », François Rebsamen et Jean-Louis Bianco, Directeurs de campagne de Ségolène Royal, s'étonnent de la publication demain samedi 5 mai par le quotidien « Le Parisien-Aujourd'hui en France » d'une interview de Nicolas Sarkozy. Les règles applicables à l'élection présidentielle prévoient, en effet, que toute campagne électorale est interdite à compter de vendredi 24 heures. La publication de cette interview contrevient donc à cette démocratique à laquelle « tout postulant à la Présidence de la République se doit spécialement de se conformer ».