LE POIDS DES SYMBOLES, LA PART DU RÊVE.

Nicolas Sarkozy est Président de la République. Personne ne songe à le contester. Telle est la conséquence d'une confrontation démocratique et républicaine. Du reste, pour qui s'attache aux symboles, la République et la Résistance furent omniprésentes dans la prise de fonction du nouveau Président. Hommage aux jeunes martyrs du Bois de Boulogne, à Charles De Gaulle, à Clemenceau : les choix présidentiels comme ceux du candidat de l'UMP ne doivent rien au hasard. L'Histoire - souvent revisitée - a marqué sa campagne. Aujourd'hui, il s'appuie sur elle pour - rupture oblige - marquer son territoire, se démarquer et impulser un nouveau style. Pour autant, même si les élections législatives ne sauraient constituer le troisième tour de l'élection présidentielle, une campagne s'achève et une autre commence. Son coup d'envoi ne fut pas donné avec la démission et le départ de Dominique de Villepin, mais bien avec la composition du Gouvernement de François Fillon. « XV de France », « Equipe de choc » : les qualificatifs n'ont pas manqué pour qualifier ce qui demeure d'abord et avant tout un Gouvernement de campagne. Pour gouverner, Nicolas Sarkozy a, en effet, besoin d'une majorité et pour mieux l'asseoir, il se doit d 'abord de l'élargir. Voilà pourquoi, il emprunte à François Bayrou ce concept qui avait séduit les Français en prônant le rassemblement d'une partie de la Droite et d'une (petite) partie de la Gauche. En privant, l'UDF d'un groupe parlementaire indépendant, il limite déjà le rôle d'un de ses rivaux et en débauchant quelques personnalités séduites par une aventure individuelle, il recentre son image. La parité - pour l'heure - ministérielle répond au même objectif. Les décisions ne viendront qu'après juin, qu'avec une majorité pour les mettre en œuvre. De cette majorité dépendra donc le pouvoir. De la force de l'éventuelle opposition, le contre-pouvoir. Voilà bien le choix. Ceux qui gagneront les législatives gouverneront le pays. Et ceux qui les gagneront absolument gouverneront absolument. Loin cette fois, de l'image, des symboles et du rêve.