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Le blog de Jean-Jacques THOMAS
14 juillet 2007

RENÉ ET JEAN BURLOT, PÈRE ET FILS, RÉSISTANTS ET FIGURES HIRSONNAISES.

PLACE_BURLOT_JJT_famille Hier après-midi, en présence de Madeleine, de leurs deux fils et petits-fils et à l'occasion de l'inauguration de la place qui porte désormais leur noms, Jean-Jacques Thomas a rendu un émouvant hommage à René et Jean Burlot, père et fils, résistants et figures hirsonnaises. René Burlot naît à Saint-Denis le 3 mars 1901. Diplômé de l'Institut technique de pratique agricole, il travaille à Vervins où il rencontre son épouse. Leur fils Jean vient au monde le 6 mars 1925. Tous trois s'installent alors à Hirson, succédant à M. Nollevalle, marchand grainetier. Acharné au travail, René réussit à faire prospérer son affaire y ajoutant l'épicerie et devenant même grossiste. PLACE_BURLOT_JeanAprès 1941, Jean renonce à ses études, pour s'investir dans l'entreprise familiale où il seconde son père. Face à la chape de plomb qui écrase le pays, les deux hommes s'engagent alors dans la Résistance Arrêtés tous deux dans la nuit du 4 au 5 juin 1944, la veille du débarquement en Normandie en même temps que plusieurs Hirsonnais, ils sont transférés à la prison de Saint-Quentin, puis au Camp de Compiègne-Royalieu. Là, ils sont entassés dans des wagons à bestiaux et dirigés dans d'atroces conditions vers le camp d'extermination de Neuengamme puis, ensuite, vers le Kommando de Brême-Kriesmarine. Sous les coups et les brimades, René travaille à la construction de la base sous-marine. Très malade, Jean est placé à l'infirmerie, longtemps alité sans soins possibles et à la merci d'expériences médicales. Les conditions de vie dans le camp sont déplorables. La nourriture y est rare et mauvaise, l'hygiène absente, le repos difficile entassés dans des « chalits » étroits et très inconfortables. Après de longs trajets, débute un travail harassant sous la schlague et les invectives des gardiens. PLACE_BURLOT_Ren__BurlotRené transporte des sacs de ciment sur l'épaule, ce qui lui avait provoqué des anthrax douloureux. Très faible Jean, ramasse les cadavres qui, au quotidien, jonchent le sol. Il les charge sur une charrette et les achemine vers les fosses communes ou vers le four crématoire. Suivent les interminables appels sous le soleil, dans le vent ; la pluie, la neige, de jour comme de nuit, où chacun soutient son voisin défaillant s'il en a encore la force ! En avril 1945, face à la progression alliée, les autorités nazies décident l'évacuation du camp. Tous les déportés encore vivants sont mis sur la route pour un rassemblement avec d'autres camps. Les survivants arrivent en baie de Lübeck et sont entassés à fond de cale dans trois bateaux, bombardés par les Anglais qui croient qu'ils sont remplis d'allemands s'enfuyant. Un seul bateau regagne la côte. Les autres sont coulés et les déportés noyés. Par chance, Jean et René Burlot accostent pour être libérés. De Neuengamme ne rentreront que 400 déportés sur 12 000. Très affaiblis et sans soins, le père et le fils sont rapatriés France. Méconnaissables. René a perdu 55 Kg. Jean tient à peine debout et doit rester alité plusieurs mois. René se remet au travail aussitôt, mais il n'oublie pas ses compagnons d'infortune et se met à leur service et à celui de leurs familles en les aidant dans toutes leurs démarches. Il participe aux recherches, travail minutieux, pour l'identification des corps retrouvés dans les fosses communes en Allemagne et permet leur rapatriement en France, près des leurs. Très diminué, Jean se remet lui aussi à la tâche avec une volonté remarquable. Il se marie et aura 4 enfants, 7 petits-enfants et connaîtra 4 arrières petits enfants. PLACE_BURLOT_L_gion_d_DEE09Ardent supporter du football, chaque dimanche il est au stade et sa voix retentit dans les tribunes. Il sera décoré de la Légion d'Honneur par son père au milieu des employés et de sa famille. Après la disparition de son père, Jean est également élu président de l'Association des Déportés, Internés et Familles. Devenu aveugle en raison d'un fort diabète consécutif à sa déportation, René décède en effet en octobre 1968. Jean assure alors la conduite des établissements Burlot-Jorand qu'il transférera de la rue Emile Zola à l'avenue Joffre. Il finira plié en deux, avec deux cannes à la fin en fauteuil roulant, dialysé plusieurs fois par semaine allant jusqu'au bout de ses forces… PLACE_BURLOT_Jean_bureau Jean disparaît le 27 octobre 1982. Son fils Philippe reprendra le flambeau jusqu'à l'incendie criminel qui anéantira les bâtiments et toute l'affaire en mars 1983. Très investi dans sa profession avec une certaine idée du service, René fut titulaire du Mérite agricole, du Mérite commercial, Délégué cantonal, Officier d'Académie, Officier dans la Légion d'Honneur, Président du Tribunal de Commerce, Président du Conseil de prud'homme, Capitaine d'intendance.
Commentaires
B
" Plus que jamais , il est plus que temps , que le présent interroge le passé pour aider à mieux le comprendre ".<br /> Merci HIRSON et J.JACQUES de rappeler ce que cette famille a donné pour notre LIBERTE ,et à notre REPUBLIQUE.<br /> Nous ne pourrons que leurs exprimer qu'un devoir , celui du souvenir et de la mémoire .
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  • Jean-Jacques THOMAS, Maire d'Hirson et Président de la Communauté de communes des "Trois Rivières", livre ses impressions et commentaires sur le quotidien de sa commune et de la vie citoyenne en général.
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