DE LA FOURCHE A LA FOURCHETTE, MAIS APRÈS ?

Au-delà de la rentrée politique, pour la quarantième année, le Foire aux fromages de La Capelle permit de prendre le pouls de l'agriculture axonaise. Une profession de plus en plus chahutée depuis plusieurs années déjà et en but à la variation des prix. Cette fois cependant, si l'augmentation des matières premières a principalement marqué la trame de l'intervention du Président des syndicats agricoles de l'Aisne, Michel Lapointe n'a guère évoqué celle des prix pour le consommateur. Hormis pour fustiger l'ex-Commissaire européen Pascal Lamy, il est vrai socialiste, pour avoir, selon lui, ouvert les frontières aux pays en voie de développement, oubliant au passage l'apport de ses pays dans l'économie européenne. Oubliant également que la libéralisation des marchés allait provoquer une crise financière dont la profession agricole pouvait profiter aujourd'hui et la subir demain. Un avis défendu par Jean-Pierre Balligand, ici lors de la dégustation des produits locaux, pour qui la correction des marchés demeure une nécessité et la régulation une obligation. Faute de quoi, les petits exploitants feront les frais de cette absence de police. Pour le Député de Thiérache défenseur des circuits courts, « si on ne peut tout demander à l'Etat, on peut cependant lui demander d'avoir une vision d'avenir ! » Une régulation que Jean-Jacques Thomas avait réclamé à la tribune du Conseil général face aux conséquences de la crise porcine et notamment des abattoirs. Pour le 1er Vice-Président de l'Assemblée départementale, la concurrence interne sera à terme préjudiciable pour l'ensemble de la filière. « Raison de plus pour éviter que l'Aisne ne soit sacrifiée, simplement parce que la profession n'aura pas su ou pas voulu s'organiser ».