LE TEMPS DE LA RÉALITÉ.

D'un côté, la confusion des genres chez EADS et de l'autre, la confusion des budgets avec un projet de finances 2008 dans lequel la rigueur imposée aux plus faibles est proportionnelle aux cadeaux accordés aux plus riches. Confusion des genres encore avec les petits arrangements, les manipulations et la recherche du profit à tout prix. Confusion des genres également favorisée avec le système des stock-option. Confusion des genres toujours avec l'amendement du Gouvernement visant à exonérer les dividendes d'actions de l'impôt sur le revenu. Une initiative plutôt malheureuse au moment où Bercy doit digérer le paquet fiscal voté cet été et un manque à gagner de 15 milliards d'euros dans un budget déjà déficitaire de 41,7 milliards. Même les députés UMP commencent à tousser en expliquant que cette mesure fiscale contribuera à « l'augmentation du pouvoir d'achat des seuls français les plus riches ». Belle lucidité ! Il est vrai qu'entre les exonérations massives à quelques uns et les tours de vis appliquées au plus grand nombre, certains parlementaires vont friser la schizophrénie. Les ruptures de contact avec le monde extérieur risquent, en effet, de se généraliser lorsque d'un côté, dans le cadre des discussions entamées sur le pouvoir d'achat dans la fonction publique, les fonctionnaires vont comprendre ce que signifie travailler plus pour gagner moins alors que, dans un même temps, grâce au bouclier fiscal, le fisc rembourse 120 millions d'euros à 2400 familles. Le syndrome pourrait même carrément virer à l'autisme lorsque les Français découvriront que si la moitié des sommes correspondant aux 23 000 suppressions de postes annoncées dans les services publics en 2008, soit 475 millions, est effectivement redistribuée, elle restera sans commune mesure avec le volume nécessaire pour compenser l'inflation 2007 évaluée à 1,5 milliard. Bref, malgré les ordres donnés, la confusion commence à régner dans les rangs de la majorité. Après l'été vient donc le temps de la réalité. Le climat commence à changer et la situation de la France est désormais imputable à des choix. Non à des aléas.