20 octobre 2007
LE TITANIC GOUVERNEMENTAL FACE A L'ICEBERG BUDGÉTAIRE.
François Hollande l'a souligné, la réalité est à l'image d'une femme polie. Patiente, elle a d'ailleurs laissé le temps à Nicolas Sarkozy de s'installer, de goûter aux délices de l'état de grâce commun à toute élection. Mais l'été passé, elle se rappelle aujourd'hui au Gouvernement. A l'occasion du vote du budget, Dame réalité se fait même plus pressante.
D'autant plus que le projet de finances vise justement à l'ignorer. Ainsi, avec une croissance surévaluée, les recettes sont artificiellement gonflées. Du reste, les Commissaires de l'UMP ont déjà prévu une « réserve de précaution », c'est-à-dire l'inscription d'une suppression de crédits de sept milliards sur l'enseignement supérieur et la recherche.
Il est vrai que les quinze milliards du paquet (cadeau) représentent un important manque à gagner pour un budget déjà contraint. La réalité s'impose maintenant sans fard !
De fait, prémices de la rigueur obligent, aucun coup de pouce ne sera donné au pouvoir d'achat. La progression de la prime pour l'emploi restera limitée à la stricte inflation. Jamais les dotations aux communes n'auront été aussi sévèrement encadrées.
Bref, le budget 2008 ressemble de plus en plus à un iceberg : glaçant par ses conséquences, avec une partie émergée destinée à donner le change jusqu'aux municipales et une partie immergée, plus importante, celle-là.
Dissimulée, elle enferme déjà la future TVA (dite) sociale et la prochaine augmentation de la cotisation de remboursement de la dette sociale. Avec les nouvelles franchises médicales, les mécanismes d'augmentation des prélèvements obligatoires sont enclenchés. Les Français travailleront sans doute plus, mais ils paieront plus pour se soigner ou se nourrir.
Progressivement, la réalité présente maintenant la note. Face à elle et malgré les injonctions présidentielles, le Gouvernement commence à naviguer à vue.
Et chacun sait dans un océan d'icebergs, ce qu'il est advenu du Titanic !
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