12 janvier 2008
MOINS DE CARLA …
Les trente-cinq heures ont bon dos et tombent à point nommé pour servir de bouc émissaire à Nicolas Sarkozy bien en peine, cette fois, pour justifier que le « Président du pouvoir d'achat » se trouve dans l'incapacité à tenir sa promesse.
Tout comme semble d'ores et déjà passé pour pertes et profits son engagement écrit (page 9 de son programme) d'augmenter de 25 % le minimum vieillesse et de revaloriser les petites retraites.
Non, il est décidément plus aisé de s'en prendre aux lois Aubry, sources de tous les maux, ou de disserter sur la civilisation que de répondre aux attentes des Français.
En deux heures de conférence de presse, le Président de la République a balayé d'un revers de main une aspiration nationale d'autant plus profonde que l'inflation ne cesse de progresser.
Réduire le débat politique à la seule question du pouvoir d'achat est, peut-être, selon l'hôte de l'Elysée, absurde ; néanmoins, lorsqu'on aspire en tout temps et en tout lieu à « être en première ligne », il est dommageable de pratiquer l'esquive.
Les foyers ne sont pas dupes, les incantations n'ont qu'un temps. Si la suppression des trente-cinq heures suffisait à régler tous les problèmes, pourquoi avoir tant légiféré, défiscalisé les heures supplémentaires, réformé la loi Galland, soi-disant pour imposer aux grandes surfaces de baisser leurs prix ?
A force d'alterner improvisation et provocation, Nicolas Sarkozy se heurte aux réalités, contraint cette fois de commenter sans pour autant dresser un bilan des huit derniers mois.
Certes, des consultants vont maintenant noter les Ministres, réduits au rang de collaborateurs jetables et donc remerciés en fonction des sondages.
Qui, cependant, notera le Président ?
En attendant de porter le 9 mars prochain un jugement sur sa politique, les Français ont déjà exprimé un avis. Ils veulent une présidence utile et concrète.
En clair, ils veulent moins de Carla et plus de pouvoir d'achat !
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