13e SAISON CULTURELLE TRANSFRONTALIÈRE : « POUR ALLUMER DES MILLIONS DE PETITES LUMIÈRES ».

Dans la liste infinie des interrogations, elle revient telle une litanie : en période de crise faut-il consacrer un budget à la culture ? Lors de la présentation des Trans'frontalières, Jean-Jacques Thomas a livré sa vision de la culture, réaffirmant pourquoi une ville, une région a besoin d'inventer sous peine de subir un immobilisme qui la fera rapidement dépasser par toutes celles qui avancent. Pour lui, la culture permet, en effet, de progresser. « Elle est, dit-il, la force de l'esprit et n'est-ce pas la force de l'esprit qui permet de transformer le cours des choses ? » Et Jean-Jacques Thomas d'expliquer que la culture est devenue un élément-clef de l'aménagement du territoire. « A un moment, s'interrogea-t-il, où la fracture territoriale s'accroît entre villes et régions riches et villes et régions pauvres ne faut-il pas réduire cette fracture, corriger ces inégalités qui font qu'un Français sur deux n'a jamais vu s'illuminer une scène de théâtre, que trois Français sur quatre n'ont jamais franchi la porte d'un musée ». Présent à Paris aux côtés d'Ariane Mnouchkine lorsqu'elle évoqua la fin de l'Etat-Providence », le 1er Vice-Président du Conseil général rappela qu'en créant, voici treize ans, la saison culturelle transfrontalière, il avait justement voulu avec les Maires de Chimay et de Fourmies que ces rendez-vous permettent à chacun « d'être providentiels les uns aux autres, les uns pour les autres ! » Pour lui, cette providence a besoin de valeurs, de partage, de fraternité et de rêve. Autant d'espérances, d'émotions transmises dans un concert, données par une pièce de théâtre, retrouvées au hasard d'un texte oublié. Plus que quelques stars éclairés par de puissants projecteurs, à l'instar d'Ariane Mnouchkine, Jean-Jacques Thomas réclama donc une petite lumière. « Il nous faut juste des petites lumières. Celle-là même qui brillera au pied de la tombe du soldat allemand tombé en 1918 en Thiérache. Cette autre qui scintillera dans le regard de l'artiste programmé pour la première fois sur une scène de Fourmies ou de Chimay. Cette petite lumière encore qui jaillira des 250 choristes et musiciens réunis à la Rotonde pour interpréter la 9e Symphonie de Beethoven. Une petite lumière. Juste une petite lumière ! » En souhaitant donc que la nouvelle saison allume des millions de petites lumières, le Maire d'Hirson forma donc le vœu que chacun devienne effectivement providentiel les uns pour les autres. « N'est-ce pas finalement aussi, conclut-il, une mission culturelle. Sinon la plus belle ou la plus exigeante, du moins la plus exaltante ! »