MOINS DE LIQUIDITÉS, PLUS DE LIQUIDATIONS.

Éviter les faillites bancaires pour que le système n'implose pas : à l'image de n'importe quel pompier, les dirigeants nationaux et européens parent au plus pressé. Contrairement aux déclarations françaises d'août dernier, la récession financière se double maintenant d'une dépression économique. Les réponses apportées par le Gouvernement, les 320 milliards d'euros de garantie bancaire mobilisés la semaine dernière et les 40 nouveaux milliards de recapitalisation conditionnés par le budget de l'État constituent des réponses à court terme. Tant que les libéraux refusent, en effet, de voir dans le cataclysme actuel une crise du système capitalisme lui-même, aucune garantie ne protègera durablement l'économie mondiale. D'autant qu'aux Etats-Unis, deux millions d'Américains seront encore amenés à quitter leur logement. L'incendie n'est donc pas complètement éteint, et les conséquences des dégâts occasionnés touchent déjà de plein fouet l'économie réelle. A partir de là, la contagion sociale se profile déjà. En effet, l'objectif du libéralisme a toujours été d'étatiser les pertes. Jamais les profits ! Encore moins de partager quand ils existaient les fruits de la croissance. Du reste, la crise financière mondiale a révélé l'étonnante capacité des pays occidentaux de trouver en quelques jours plusieurs centaines de milliards d'euros alors qu'ils leur étaient impossible de le faire pour relancer la croissance ou faire face à la crise alimentaire mondiale. Demain, lorsque les vagues de licenciements prolongeront le ressac financier, il y a fort à parier que le gouvernement en appellera encore à l'unité nationale pour justifier ses mesures… de dérégulation. Il est vrai que Nicolas Sarkozy n'est plus à une contradiction près ! Il ne suffit pas en effet d'ouvrir les magasins le dimanche pour rendre du pouvoir d'achat aux Français. Comme il ne suffit pas de pointer du doigt la crise financière et l'absence de liquidité pour justifier la liquidation des derniers acquis sociaux.