JOURNÉE FÉDÉRALE DU PS : POUR JEAN-JACQUES THOMAS, LES TROIS CONDITIONS DE LA RECONQUÊTE.

En période de crise, la fête est-elle de mise ? N'est-il d'ailleurs pas indécent que d'inviter à la fête ? Qui plus est pour célébrer des victoires ! Cette invitation - certes provocatrice- présidait à la journée de rentrée des Socialistes axonais, désireux de souligner les succès enregistrés lors des Cantonales et des Municipales de Mars sans oublier les sénatoriales avec la victoire « historique » d'Yves Daudigny. Devant l'ensemble des responsables départementaux, le 1er secrétaire Fédéral de l'Aisne s'interroge « Faudrait-il donc que le Parti Socialiste ait tant perdu pour que la Droite lui vole jusqu'à ses victoires, tente de les réduire comme elle a réduit le pouvoir d'achat de nos concitoyens. Car que croyez-vous qu'ils auraient fait, si par un coup du sort, nous avions perdu le Conseil général, abandonné les villes d'Hirson, Vervins, Ribemont, Wassigny, Sissonne ou de Guise. Nous les aurions entendus célébrer sans retenue leur triomphe et réclamer les dividendes de leur politique. » D'un point de vue arithmétique, la Gauche passe, en effet, de 64 653 voix en 2001 à 67 694 suffrages, donnant dès le premier tour au PS et à ses alliés 53,6%. Pendant ce temps, dans l'Aisne, la Droite s'effrite et l'Extrême-Droite s'effondre avec une perte de 2 000 voix. Estimant qu'il existait bien une autre voie que le libéralisme. « Elle s'appelle dit-il socialisme. Le socialisme de Blum et Jaurès, mais autant celui de Mendès, de François Mitterrand, de Pierre Mauroy. Celui - assumons notre héritage - et pour ma part je l'assume tout entier - de Lionel Jospin et de Ségolène Royal. » Dans un discours offensif, Jean-Jacques Thomas fixa les trois conditions de futures reconquêtes « à condition, expliqua -t-il de nous opposer avec plus de vigueur, de ne pas nous tromper d'adversaire, d'apparaître audibles et plus encore crédibles. » A la veille du congrès de Reims, l'orateur de rappeler : « Du désamour, les Français nous en ont parfois témoigné. De la désaffection même lorsque nous avons beaucoup promis et pas assez tenu. Il nous faudra retenir la leçon ! Après avoir rappelé que dès 2004, Nicolas Sarkozy avait proposé d'importer en France le crédit hypothécaire rechargeable, l'un des produits responsables de la crise aux USA et avait failli créer des « subprimes » à la Française, le responsable socialiste nota que si les Français ont cru au « travailler plus pour gagner plus », ils en reviennent. Néanmoins, pour lui, l'enjeu du PS est aujourd'hui de convaincre et rassembler. Rassembler les Socialistes sur un projet d'avenir proposa-t-il puis rassembler la gauche et enfin, sur des bases claires, rassembler les progressistes ». En demandant à l'auditoire de ne jamais oublier 2007, Jean-Jacques Thomas souligna que contrairement à 1981, 1988 et 1997, où la Gauche bénéficia de la division des Trois Droites, en 2007, la Droite s'est rangée -peut-être contrainte et forcée - mais, s'est finalement rangée derrière un seul homme. « Soyons cependant sans crainte, conclut Jean-Jacques Thomas. Plus que jamais, le socialisme apparaît comme une espérance. Alors construisons-la, bâtissons-la. Donnons-lui un sens en attendant de lui donner un nom. Sans arrière-pensée, ni retenue, donnons-lui le meilleur de nous même, et comme ce soir, à Hirson, nous nous retrouverons, ensemble, pour fêter de belles et, comme ce fut le cas pour Yves Daudigny, d'émouvantes victoires ! »