3 novembre 2008
PAS RÉACTIF, RÉACTIONNAIRE !
Pour parler, il parle. Cependant, à l'instar des illusionnistes de jadis, Nicolas Sarkozy ne sort pas grand-chose de son chapeau et les lapins sont surtout ceux posés par la croissance, le pouvoir d'achat et le plein emploi.
Avec un plan annoncé tous les deux jours, il aime la magie du verbe autant que les tours de passe-passe. Ainsi, face aux vagues de licenciements, il annonce la création de 100 000 contrats aidés, feignant au passage de découvrir un traitement social du chômage qu'il avait vilipendé quelques mois plus tôt avant de générer un plan de licenciements de 30 000 fonctionnaires.
Travailler le dimanche, voilà ensuite la solution pour, non pas créer de nouveaux emplois, mais bien pour assouplir d'avantage encore le code du travail. A force d'incantations et de proclamations, il entend réguler le système financier. Il en profite surtout pour déréglementer le marché du travail, assouplir les CDD et définitivement démanteler les contrats à durée indéterminée.
De même, alors que les Français subissent les effets de la crise nationale que le Gouvernement ajoute à la crise internationale, l'annonce en 2009 d'une baisse du taux de rémunération du livret A répond au même dogmatisme. Dans un contexte de récession et de crise du pouvoir d'achat, réduire la rémunération de la seule épargne sûre et stable constitue un contresens économique, lourd de conséquence pour les catégories moyennes et populaires.
Sous couvert de pragmatisme, le Président de la République n'en est finalement que plus opportuniste. Qu'importe la faiblesse des dispositifs et que la détaxation des heures supplémentaires accélère le chômage. L'essentiel est de faire croire aux Français qu'il est en capacité de contrôler l'ensemble des acteurs publics. Au sommet, l'illusionniste va décider de tout, empruntant au passage quelques tirades pour donner le change.
Que personne ne s'y trompe. Il ne prend aucune idée à la Gauche, il se contente de lui voler les mots. Nicolas Sarkozy y excelle. Il se sert de l'étatisme pour le mettre au service du libéralisme.
Réactif le Président de la République ? Non, simplement, férocement, réactionnaire !
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