9 novembre 2008
70 ANS, LE BEL ÂGE !
Parce que l'on vit plus vieux, faut-il travailler plus longtemps ? Oui, répondent les Députés UMP au travers d'un amendement soutenu par le Gouvernement. Au nom du libre choix précisent-ils aussitôt.
Faut-il cependant leur rappeler qu'il n'existe pas de choix quand la modicité de la retraite ou le nombre d'années de cotisations amputées par le chômage impose de travailler plus. Votée à la sauvette, cette proposition revient finalement à reconnaître la baisse du niveau des retraites.
Quant à la méthode, elle est révélatrice d'une dérégulation officiellement dénoncée et secrètement poursuivie. Ainsi, avancera-t-on un jour prochain l'argument du libre choix pour légalement justifier du travail des enfants ?
Alors que l'offre est loin de dépasser la demande, fallait-il sortir cet amendement puisque aujourd'hui déjà rien n'interdit à un retraité de reprendre une activité professionnelle et que le cumul emploi-retraite est déjà autorisé ? Non, le Gouvernement veut simplement pousser plus loin sa logique libérale selon laquelle la retraite a soixante ans est un non-sens.
Non-sens surtout que le virage et le discours présidentiels demandant à la collectivité de financer des emplois que l'activité n'est plus en capacité de fournir. N'est-ce pas finalement admettre les limites du libéralisme quand après être accouru au chevet des banques et des entreprises aux premières heures de la crise financière, Nicolas Sarkozy se propose de mettre un peu d'huile dans le moteur alors qu'il n'y a plus d'essence dans le réservoir national ?
Révision de principe quand la principale mesure se résume à la création de 100 000 emplois aidés alors que depuis son arrivée au pouvoir, le Président de la République en a, au nom du dogme, supprimé plus de 200 000.
En rappelant que cette mesure coûtera 250 000 millions d'euros au budget de l'Etat, les ultras de la Majorité crient même au reniement, oubliant au passage que cette somme ne représente qu'un tiers de ce qu'ont récemment englouti les traders de la Caisse d'Epargne.
Il est vrai qu'en ces temps chahutés, la solidarité revient parfois moins chère que le poker boursier !
Commentaires
D
B