CRUE HISTORIQUE A HIRSON : LE CENTRE VILLE SOUS LES EAUX.
Tout a effectivement commencé jeudi soir à 19h par un torrent qui dévale les pentes de la Cité de Picardie pour inonder les habitations en contrebas. La route est coupée et les Services municipaux doivent creuser une tranchée pour permettre l’évacuation de la neige fondue dans les pâtures.
Un peu plus tôt, les équipes de la ville interviennent également rue du Bas-Rouet où les réseaux des eaux pluviales ne parviennent plus à écouler les arrivées massives. Même chose au bas de la rue Albert 1er où les plaques d’égouts doivent être enlevées pour éviter les inondations d’habitations. En deux heures sur la Ville, 16 mm d’eau sont comptabilisés. La station météo de Cul des Sarts, à la frontière belge, enregistre, pour sa part, 75 mm de précipitations cumulées sur vingt-quatre heures. Ajoutée à la rapide fonte des neiges, la pluie coupe la circulation du giratoire Marcinelle en direction de Saint-Michel. Là encore, les canalisations ne supportent plus un tel afflux. Sur le chemin du Champ-Roland, un champ renvoie un véritable torrent dans la rue où les premières maisons sont inondées vers 21h.
De 1,56 m à 18h10, l’Oise va, alors, connaître une crue historique, digne de l’inondation de 1993. Cependant, la rapidité de la montée des eaux diffère. A 21h20, la rivière est mesurée à 2,10 m puis à 2,78 m à 0h10. Une heure plus tard, avec 3,13 m, le niveau dépasse celui de novembre mesuré à 3,04 m.
A partir de là, les précipitations vont redoubler et la crue s’emballer. A 3h06, elle atteint 3,60 m. Moins d’une heure plus tard, elle est 3,83 m. Les premières évacuations interviennent grâce au véhicule feu de forêt des sapeurs-pompiers. Les habitants sont hissés sur sa plate-forme. Place du Jeu de battoir, les employés municipaux murent les entrées d’habitation, mais cette fois, les vagues passent par-dessus.
A 5h19, la barre fatidique des quatre mètres est franchie. Une heure après, 4,12 m sont mesurés puis 4,15 m à 7h57. Alors que 21 adultes et 15 enfants ont été secourus et relogés pour quatre au Val d’Oise, trois au Bon Accueil et la majorité dans les chambres du Lycée Joliot-Curie, les interventions des gendarmes, des sapeurs-pompiers et des employés municipaux se multiplient.
Heureusement, peu avant-midi, une légère décrue s’amorce tandis que les premiers dégâts apparaissent. L’heure n’est pas encore aux constats. Néanmoins, interdit à la circulation piétonne et automobile, le pont du seuil Pasteur donne des signes évidents de fatigue. Un peu comme les élus du Conseil municipal et les agents de la Ville dont la nuit blanche s’est prolongée hier toute la journée pour porter secours, reloger et même distribuer eau et nourriture aux sinistrés.