BASSIN ÉCRÊTEUR DE MONTORIEUX : DES INCOMPRÉHENSIONS, MAIS PAS DE DÉBORDEMENT !

«  Hirson, on s’en fout ». «  Vous n’avez qu’à raser les cinq cents maisons inondées et on sera tranquille ». Hormis, ces deux sorties qui n’apportent rien au débat (!), si ce n’est verser de l’huile sur le feu entretenu par une poignée d’irréductibles, le débat public organisé à Saint-Michel sur la lutte contre les inondations a permis de poursuivre le dialogue déjà engagé en février 2010 et à Hirson le 18 mai. Certes, à certains moments, MM. Grand’homme et Bellot, propriétaires à Montorieux, ont campé sur leurs certitudes, s’appuyant, au passage sur un bassin écrêteur d’un volume de 3 millions de m3 alors que l’ouvrage ne dépasse pas 1,9 million.

Quoi qu’il en soit, limitée à 66 hectares, l’aire de sur stockage préconisée par l’Entente Oise-Aisne ne représente que 3% de la cuvette de Montorieux. De plus, comme l’ont souligné Jean-Michel Cornet et Patrice Valat, la surface inondée n’augmenterait que de 27 hectares. De plus, l’intervention publique fait quasiment consensus sur le territoire. Ne serait-ce qu’au regard de l’exemple de Proisy. Même si l’inondation de janvier est d’un retour de deux cents ans, pour une crue vicennale, le gain serait de 17 cm à Saint-Michel et de 16 cm à Hirson ; de, respectivement, 43 et 44 cm, pour un épisode de cinquante ans et de 81 et 74 cm, pour un siècle.

Quant à la vulnérabilité accrue sur Montorieux, l’Entente est formelle : le bassin écréteur ne l’augmentera pas. Au contraire. «  A moins, note Jean-Michel Cornet, d’un déni de raisonnement scientifique ». Du reste, un accord a été trouvé avec la chambre d’agriculture de l’Aisne. De même, contrairement à ce qu’affirma M. Bellot, le témoignage de Jean-Paul Goffinet, exploitant de 20 Ha, au pied de la digue de Proisy, opposant au départ, rend compte du sérieux des prévisions et de l’efficacité des moyens investis.

«  Malgré beaucoup de critiques avant, pendant et après la construction, ajoute Jean-Claude Hiernaux, Maire de la commune, le site d’écrêtement de Proisy a prouvé aujourd’hui son efficacité. Les sinistrés de 1993, protégés en 2011, ne vous diront pas le contraire ». Du reste, comme Thierry Verdavaine et Jean-Jacques Thomas l’ont réaffirmé la plus grande transparence présidera au projet de Montorieux. Dés juillet, les études d’impact seront finalisées avant le dépôt du dossier de demande d’autorisation préfectorale prévu pour septembre. Quant à l’avis des services de l’Etat, il dépendra des résultats d’une enquête publique étalée entre huit et douze mois. Une durée suffisante pour poursuivre le débat amorcé à Saint-Michel.