SUPPRESSIONS DE POSTES : COMMENT FAIRE PLUS AVEC MOINS ?

Au-delà de l’enjeu politique, l’avenir de l’éducation s’apprécie au quotidien. Du reste, ce n’est pas un hasard si, alors que les effectifs augmentent, cette rentrée est d’abord marquée par 16 000 nouvelles suppressions de postes. Depuis quatre ans, 80 000 ont été rayés de la carte scolaire, soit, en France, près de 10 % des effectifs.

Or, 8 300 élèves supplémentaires sont arrivés dans le primaire et 80 000 dans le secondaire. De plus, les conséquences du baby-boom des années 2000 devraient confirmer cette tendance à la hausse. Comment, dans ces conditions, faire plus avec moins ? L’équation n’est d’autant moins prête à être résolue que la dégradation des conditions de travail s’accélère avec l’effet cumulatif des postes supprimés depuis 2007.

Rien d’étonnant dans ces conditions que l’éducation soit devenue la seconde préoccupation des Français, juste après l’emploi. Il est même à souhaiter qu’elle trouve une place privilégiée dans la future campagne électorale. Alors que pour Nicolas Sarkozy et la Droite limite le débat au temps des enseignants passés dans leurs classes, la Gauche veut revenir sur leur formation, sur les rythmes scolaires et sur les suppressions de postes. De toute évidence, le sujet mérite autre chose que la polémique sur le traitement de l’identité sexuelle dans les manuels de SVT. A commencer par un plan d’urgence dès la rentrée 2012 et, comme le propose François Hollande, un grand Ministère allant de la petite enfance à la jeunesse.