LE PRÉSIDENT CANDIDAT SIMPLEMENT REDEVENU LE PORTE-PAROLE D’UN CAMP.
« Chaque fois qu’il y aura un blocage, je ferai trancher par le peuple ». Sans forcément faire référence à la conclusion de son quinquennat, hier soir, à son corps défendant, le Président sortant a trouvé la solution aux multiples blocages qu’il a lui-même suscités. Le 22 avril puis le 6 mai, le peuple aura, en effet, l’occasion de trancher lors d’un double référendum.
Maintenant que sa candidature est officialisée, il ne pourra cependant – comme en 2007 – faire abstraction de la politique qu’il a inspirée puis conduite sans partage. Se projeter dans l’avenir est certes naturel pour n’importe quel postulant à l’Elysée, mais lorsque l’interviewé précise sur TF1 que la France constitue un bouclier pour les citoyens, une large majorité d’entre eux se souviendra d’abord du bouclier fiscal vite transformé pour elle en boulet fiscal. A l’image justement du bilan qui plombe toujours dans les sondages le candidat enfin déclaré.
De même, en tentant de justifier ses réformes par le fait que « la France doit faire des changements pour gagner », il légitime, de fait, le changement incarné par François Hollande et s’il a « hâte de retrouver les Français », il n’est pas prouvé que la réciproque soit vraie. En se déclarant candidat, le sortant va, certes, tenter de reprendre l’initiative en termes de calendrier et tenter l’échappée belle. Il ne pourra cependant échapper à ce qu’il a été et, depuis, hier ce qu’il est redevenu : le porte parole d’un camp.