SWING GADJÉ : LE PARFUM DES LÉGENDES OUBLIÉES SUR LES CHEMINS CHAOTIQUES EMPRUNTÉS PAR LES ROULOTTES.
Une semaine après le Festival de jazz, groupe-phare de la compagnie lilloise du « Tire-laine », « Swing Gadjé » se produisait à l'Eden, dans le cadre de la saison culturelle transfrontalière. L’étrange combinaison entre l'accordéon, la clarinette, la contrebasse, la guitare électrique orientale, les percussions et un chant féminin envoûtant, résolument festif, le ton était cependant teinté d'une émotion rare venue de très loin.
De sa voix éraillée, Arnaud Van Lancker (dit Nono), directeur artistique de la compagnie du « Tire-laine » et accordéoniste compositeur du groupe, a ainsi conté aux spectateurs l'histoire de Sarah. Partie d'Egypte il y a 2 500 ans, elle a mené sa treizième tribu à la recherche du bonheur. Sans tirer sur la corde sensible, mais en tapant du poing et surtout du pied, Swing Gadjé s'est ainsi fait une fête de ses tourments.
Poésie de la zone et du voyage, les mots se heurtent, luttent, se déchaînent, mais parlent surtout d'espoir, portés par la voix grave et entraînante d'Amélie Affagard servies par des textes tour à tour poétiques et polémiques.
Dernière date d'une tournée démarrée voici maintenant trois ans, avec émotion Nono et ses musiciens ont proposé aux spectateurs de l'Eden des sonorités inhabituelles, une musique de haute voltige bien loin des autoroutes de la grande distribution, préférant les chemins chaotiques jadis empruntés par les roulottes des gens du voyage.