JEAN-JACQUES THOMAS : « ICI, LA DÉPORTATION NE SERA JAMAIS UN DÉTAIL ».
Nombreux sont les cas où l’Histoire est réécrite aux seuls bénéfices des vivants. Hier matin, lors de la cérémonie organisée à la mémoire de ces « fantômes honteusement tatoués, flottant dans leurs tragiques costumes rayés », avec émotion, Jean-Jacques Thomas a donc expliqué pourquoi la Déportation ne saurait se limiter à des dates et à des chiffres. Pour lui, en effet, elle se bâtit de cris et d'agonies, d’expériences de chair et de sang.
« Expériences monstrueuses où l'on sépare la mère de l'enfant pourtant condamnés à une même mort, où la faim et la maladie deviennent les alliés du travail forcé, où le sadisme et l'acharnement se muent en règle, où l'épuisement des corps mène à la ruine de l'âme ». « Voilà pourquoi, dit-il encore, ici, cette Histoire ne sera jamais un détail ».
En réclamant à tous d’écouter ceux qui « n’avaient réclamé ni la gloire, ni les larmes, ni la prière des agonisants », le Maire d’Hirson cita Aragon rendre un hommage fort aux « vingt et trois étrangers » de l’affiche rouge « morts pour la France ». « Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant ! » tandis que Pascal Devoudelle interprétait le chant des Partisans.