A HIRSON, L’EMOUVANT HOMMAGE RENDU A CES « FANTÔMES HONTEUSEMENT TATOUÉS, FLOTTANT DANS LEURS TRAGIQUES COSTUMES RAYÉS ».

Devant le monument de la place Victor Hugo, l’hommage rendu aux déportés revêt toujours un caractère particulier, mêlant l’émotion à l’Histoire. Nombre de survivants des camps ont disparu et pourtant, dans bien des esprits, les images et leurs visages émaciés sont toujours présents. Après le traditionnel dépôt de gerbes et la minute de silence observée, avant que ne retentisse la Marseillaise, Jean-Jacques Thomas a rappelé en a d’ailleurs appelé à ces « fantômes honteusement tatoués, flottant dans leurs tragiques costumes rayés ».

Soixante-huit ans après la libération de « ceux qui ne parlent plus » et « face au silence parfois assourdissant », le Maire d’Hirson a, malgré tout, demandé à chacun de les écouter évoquer « leurs combats, leur quotidien empli de doutes et de peurs ».

Dénonçant « l’écœurement de la collaboration », l’élu évoqua encore le régime de Vichy, ces Français « prêts à tout », capables de « trier des hommes, de légiférer sur des critères, d'imposer par la terreur et la répression un soi disant ordre idéal, d’abord aux ordres de l’occupant, repoussant chaque jour un peu plus les limites de l’inacceptable ».

Face à « l’anéantissement de près de dix millions d’hommes, de femmes et d’enfants - presque l’équivalent de la Hongrie - de toutes nationalités, de tout âge et de toutes catégories sociales », selon lui, la mémoire est plus que jamais nécessaire et le rappel de l’Histoire indispensable. Pas n’importe quelle Histoire cependant. En tout cas, pour Jean-Jacques Thomas, « pas celle qui se satisfait d'un enchaînement de dates, qui se contente de stocker, d'empiler, de classer ». D’où la référence aux témoignages de Raymond Aubrac qui, comme d’autres, « trouva en lui-même et dans les valeurs de la République, la force de résister ».