JEAN-JACQUES THOMAS : « COMMENT IMAGINER QUE RECRUTER DES ENSEIGNANTS, C’EST RUINER NOTRE PAYS ? ».
« L’école, priorité de la République, voilà bien en cette rentrée 2012, le changement ». D’entrée, lors de la traditionnelle rentrée des enseignants en Mairie d’Hirson, Jean-Jacques Thomas a annoncé la couleur. Il est vrai que pour l’an prochain, 22 000 postes d’enseignants seront, en effet, ouverts aux concours externes des professeurs, soit une progression de 43%. Par ailleurs, 6 000 « emplois d’avenir » seront aussi proposés chaque année entre 2013 et 2015 à des boursiers en deuxième année de licence se destinant à l’enseignement. Au total, près de 40 000 professeurs seront recrutés à partir de l’an prochain.
« L’an dernier, rappela le Maire d’Hirson, à pareille époque, le Ministre de l’Education engageait la suppression de 14 000 postes pour la rentrée, soit 80 000 de moins entre 2007 et 2012 ». Pour lui, « contrairement aux réactions de l’UMP, il ne s’agit pas « d’une folie absolue », mais « d’une réparation résolue ». Comment peut-on, en effet, imaginer que recruter des enseignants pour former nos enfants, c’est, je cite, « ruiner notre pays » ? »
A partir du constat partagé qui veut qu’en sixième, 25% des élèves français possèdent des acquis jugés fragiles dans la maîtrise de la langue et que 15% connaissent de sévères difficultés, l’élu hirsonnais plaida en faveur de l’accueil des plus petits, les moins de trois ans. « Comme c’est le cas à Hirson, précisa-t-il, avec la seule classe-passerelle de l’Aisne, il faut redonner à la maternelle une vraie spécificité, pas seulement celle d’une école préélémentaire, mais d’une école qui favorise l’épanouissement de l’enfant ».
De la formation des professeurs réhabilitée à la révision des rythmes scolaires pour lesquels la Ville d’Hirson est candidate à l’expérimentation en passant le décrochage, la violence scolaire ou la réhabilitation des valeurs, face à ses collègues et aux enseignants nouvellement nommés dans sa ville, Jean-Jacques Thomas pointa du doigt l’importance du « vivre ensemble ». « Si cette question, affirma-t-il, n’est pas posée, réfléchie, enseignée et même notée à l’école, elles le sera, ailleurs, par les marchands et par les intégristes de toutes sortes ».