MÉMOIRE DE LA LIGNE MAGINOT ET DES COMBATS DE MAI 40, ROGER DUTRY S’EN EST ALLÉ.
Vendredi, à 89 ans, Roger Dutry s’en est allé et, avec lui, une partie de la mémoire saint-michelloise et plus spécialement celle la « drôle de guerre » de mai 1940. Celle des sacrifiés de l’Etoile, de la ligne Maginot. Sa présence à l’époque dans la commune et sa passion pour l’Histoire lui ont permis de retracer, avec précision, les mouvements des armées, de situer les combats et les replis. Bref, d’éclairer la grande Histoire, celle qui passa, trop vite, sur cette courte période.
Le cadre des Aciéries d’Hirson est également devenu archiviste pour partager ses conaissances avec d’autres passionnés comme Guy Heynen et Pierre Vanderputten puis, avec Jacques Raguet, Michel Duval et Claude Girault, il apporta sa contribution et sa caution historiques à l’édification du monument érigé sur la route de Macquenoise. Evidemment présent à l’inauguration puis à chaque cérémonie commémorative (ici, au centre avec ses verres fumés) jusqu’en 2011, il y retraçait l’attente, les escarmouches, les combats, l’encerclement puis la débâcle.
Cette tranche de vie locale et européenne, Roger Dutry aimait également la faire partager aux élèves comme aux visiteurs intéressés par ces sentinelles de béton à jamais figées. Si pour Vladimir Jankélévitch, l’oubli est une grave insulte, le livre de Claude Girault, Pierre Vanderputten et Roger Dutry évitera à jamais que ces fortifications thiérachiennes ne disparaissent et, avec elles, les fantômes de mai 40. Aujourd’hui chacun salue sa mémoire et s’incline devant la douleur de Ginette, son épouse, de ses enfants, petits-enfants et arrière petits-enfants.
Les obsèques religieuses de Roger Dutry seront célébrées vendredi 8 février, à 14h30, en l’église abbatiale de Saint-Michel.