DE CITÉ DU NORD EN CITÉ CHEMINOTE, CES SAVOUREUSES TRANCHES DE VIE (DU RAIL).
Inspirée de l’histoire de la Cité des cheminots de Laon, la pièce de théâtre proposée par les dix-sept acteurs amateurs d’Axothéa dans une mise en scène de Didier Perrier ne pouvait que trouver un écho dans une autre cité cheminote. De même, le texte d’Olivier Gosse à partir d’un recueil de paroles d’habitants fait vibrer les souvenirs et suscite l’émotion palpable des anciens cheminots présents à l’Eden. Les réseaux de l’Est et du Nord puis leur fusion, les cités-jardins de Raoul Dautry servent, en effet, de cadre à une vaste fresque sociale rythmée par les flonflons de l’accordéon des bals roulants de l’époque.
Dans la Cité du Nord, comme à Hirson ou Buire, les chemins de terre et de pierre ont d’abord précédé le chemin de fer. A Laon, en 1852, la ligne devient rapidement un trait d’union, une ligne de vie pour des centaines de cheminots. Même si, dans le cercle - fermé ? s’interroge l’un des acteurs – les baraques en bois diffèrent des maisons en dur et marquent les différences, la culture du rail a autant façonné, rappela Jean-Jacques Thomas, les paysages que les esprits.
Cet aller-retour ravive les couleurs autant qu’il réchauffe les cœurs des nostalgiques de la vapeur. Il éclaire cependant les nouvelles générations sur la construction d’un patrimoine commun puis son abandon progressif par la SNCF. Malgré tout, plus que bien des « fabriques », ces industries du Nord, le chemin de fer laisse une empreinte durable. Evoquant devant Marcel Bouleau et le public hirsonnais l’avenir de la Tour Florentine que la Communauté de communes vient de décider de sauver, Jean-Jacques Thomas salua l’initiative qui vise à conserver « notre Beffroi, à nous, Sudistes du Nord » afin qu’elle « éclaire notre histoire et notre avenir ».