COMMÉMORATION DU 8 MAI : « POUR ENTENDRE LES DERNIERS MOTS DE JEAN ZAY ET PORTER L’ESPÉRANCE ».
« Je pars plein de bonne humeur et de force. Je n’ai jamais été aussi sûr de mon destin et de ma route. J’ai le cœur et la conscience tranquilles. Je n’ai aucune peur. J’attendrai, comme je le dois, dans la paix de ma pensée, l’heure de vous retrouver tous ». Condamné de manière odieuse par Vichy, emprisonné, spolié, diffamé, le 19 juin 1944, Jean Zay écrit à Madeleine, son épouse. Le lendemain, alors que la défaite des nazis est consommée, il est sorti de sa cellule de Riom sous le prétexte d’une évasion, en fait, organisée par des miliciens. Mitraillé dans le dos, son corps, jeté dans un ravin, ne sera retrouvé qu'en 1946 par des chasseurs. A l’occasion de la commémoration du 8 mai 1945, Jean-Jacques Thomas a tenu à rendre hommage aux martyrs de la Seconde guerre mondiale, victimes des nazis, mais également du régime de Vichy.
Et le Maire de rappeler l’action du Ministre du Front populaire (ici au départ d'une colonie de vacances) dont un groupe scolaire, à Hirson, porte, le nom, et que l’épouse inaugura en compagnie de Raymond Fischer et d’André Marie, Ministre de l’Education Nationale de l’époque. Son prédécesseur fut, en effet, le père de la scolarité jusque 14 ans, de l’éducation physique à l’école, de la refondation de l’enseignement, des classes d’orientation, jeta également les bases du CNRS, du Musée de l'Homme, de l'ENA, du Festival de Cannes créé contre celui de Venise voulu par Mussolini. Il joua également un rôle majeur dans la mise en oeuvre des congés payés.
En octobre 1940, comme le souligna Jean-Jacques Thomas, il fut le premier condamné politique du régime de Pétain. Sa peine est alors, volontairement, la même que celle de Dreyfus prononcée quarante-cinq ans plus tôt : dégradation militaire et déportation à vie, effectuée en France, à cause de l'occupation, pour finir, lâchement assassiné. Et l’élu d’expliquer pourquoi, le 8 mai 2013, la cérémonie lui était dédiée, « afin, dit-il, d’entendre les derniers mots de Jean Zay, d’entendre l’espoir et de porter l’espérance. Pour la République et pour la France ».