DIDIER LOCKWOOD : UN PLAISIR AUSSI HAUT QUE « HOW HIGH THE MOON ».
« C’est un réel bonheur que d’entendre s’exprimer, ici, diverses esthétiques ». Pour lui, les « Violons barbares », ses jeunes invités, représentent « la musique organique à l’état pur ». Et des ondes positives, vendredi soir, ils en émanent de la salle Carpentier telles que seule la musique est capable d’en distiller. Didier Lockwood l’a souligné : « il n’existe pas une seule culture. Comme il n’existe pas une seule population. Comme il est indispensable de ne pas séparer les choses, mais, au contraire, de réunir, comme c’est le cas à Hirson, pour obtenir une musique d’amour. Voilà pourquoi, ce festival doit continuer ! ».
Chemise et pantalon noir, l’œil pétillant et le bonheur au bord des lèvres, le parrain du festival hirsonnais a retrouvé la joie de vivre en même temps que le pianiste milanais Antonio Farao. « S’il était américain, dit-il, il serait considéré comme une star mondiale ». Il est vrai que de son clavier s’envolent les notes dans un mélange aussi énergétique que subtil pour inviter les cordes du violon à les rejoindre dans une improvisation capable de repousser les frontières du jazz.
Didier Lockwood aime ça. L’hommage rendu par les deux hommes à Michel Petrucciani dans une composition intimiste de Duke Ellington et John Coltrane , « In a sentimental mood » souligne d’ailleurs leur complicité servie par le contre bassiste américain Darryl Hall. Là encore, les cordes vibrent et les accords s’enchaînent.
Avec Jean-Pierre Arnaud, son complice batteur, Didier Lockwood signe à Hirson un set tout en harmonies. D’ailleurs, avant de descendre dans la salle, au milieu du (nombreux) public thiérachien, le violoniste l’a répété : « on s’amuse en faisant du jazz. Avec nos élucubrations, on se fait plaisir devant vous ». Un plaisir aussi haut que « How high the moon », le standard d’Ella Fitzgerald, repris pour un rappel qui en appelle d’autres. L’an prochain à Hirson.