DANS LE BESTIAIRE POÉTIQUE DE THOMAS FERSEN, UNE CHAUVE-SOURIS AMOUREUSE D'UN PARAPLUIE, MAIS PAS SEULEMENT.
Il ne craint ni le taureau, ni le cheval, mais il a « peur de s'faire mordre le ver par un brochet ». Arrivé avec une chaussure au bout de chaque bras, Thomas Fersen n'a, pourtant, que deux pieds : titre selon lequel, il est paresseux et ne fait que ce qu'il veut. Pour l'heure, le succès et le public lui donnent largement raison.
A Hirson, ses ritournelles sixties et sa poésie ont, d'entrée, conquis un auditoire parmi lequel se mêlait une grand-mère et une petite-fille, capables, cependant, de reprendre ses chansons en chœur et pas uniquement lorsqu'une chauve-souris tombe amoureuse d'un parapluie que ,du reste, à Hirson, on laissa pour mort, non pas le bec dans l'eau, mais dans la Chimay.
Pantalon rouge et chapeau sur la tête, admirablement servi par ses musiciens, Thomas Fersen appela, du reste, sur scène un bestiaire aussi imaginaire que loufoque dans lequel défilent Zaza, la chienne, le Chat botté, une coccinelle, un dresseur de lion ou le squelette du train-fantôme. Il recueille même les confidences d'un vieux blouson, passé du dos d'un mauvais garçon à celui d'une jeune bourgeoise de Neuilly.
Malgré ses pirouettes, Thomas Fersen est facile à suivre. Deux heures durant, le public hirsonnais l'a d’ailleurs accompagné, mettant ses pas dans les traces laissées par ses mules en reptile. Même si, à plusieurs reprises, il invita son public à aller se coucher. Rien n'y a fait. L'artiste est donc revenu, seul, au clavier, désireux d'égrener le temps et les notes, de faire découvrir et partager son univers de poète attachant.