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Le blog de Jean-Jacques THOMAS
30 juin 2014

NIVELLE LE BOUCHER, LA CHANSON DE CRAONNE, FERDINAND, LE RAT DES TRANCHÉES, N’A RIEN OUBLIÉ.

MEMOIRES D'UN RAT 2014 Ferdinand assis

Chacun à leur manière, malgré la guerre, ils réussissent à donner de l'humanité à la guerre. Sacrée bataille. Sous les traits du Sergent Juvenet, finalement, fusillé pour l’exemple sur le Chemin des Dames après avoir combattu à Verdun, Alain Stach les réunit : Ferdinand, le rat des tranchées, et le Poilu, émouvant compagnon d'infortune. Ensemble, mieux que n’importe quel livre d’histoire, ils retracent le quotidien de soldats « contraints aux mêmes services sous un uniforme différent ».

MEMOIRES D'UN RAT 2014 visage Alain Stach

La force du texte, en partie extrait du livre de Pierre Chaine, et la performance de l’acteur ont, cette fois encore, tiré des larmes au public et donné du bonheur à Christine Bussière, également metteur en scène, tout comme à son acteur fétiche, heureux, lui aussi, de retrouver Hirson où la pièce fut créée en 1998. Du reste, tous deux ont salué l’action déterminante de Jean-Jacques Thomas et de Claude Girault.

Même si l’humour parvient à sortir des tranchées et même « d’un décor lunaire où Ferdinand se sent le seul rat de la contrée », très vite, face aux corps mutilés qui pourrissent, les confidences de Juvenet émeuvent d’autant plus que les souffrances trouvent en écho le mépris des embusqués de l’arrière et  l’absurdité de l’offensive Nivelle du 16 avril 1917. 

MEMOIRES D'UN RAT 2014 soldat Juvenet debout

Ces « Mémoires d’un rat » qui sait lire, écrire et parler marquent à jamais les esprits tels le râle des blessés, des « amputés qui passent aujourd’hui pour des héros et qui, demain, ne seront que des culs de jatte ». Ferdinand révèlent alors la folie de l’Etat-major et les massacres répétés lors des assauts du plateau de Californie.

MEMOIRES D'UN RAT 2014 accroupi

Trop longtemps passés sous silence - seule la victoire est belle - ces épisodes sanglants voient l’escouade de Juvenet quasiment disparaître au sortir des tranchées. Seuls vingt-neuf hommes sur cent cinquante-sept en réchappent tandis que la chair à canon est exsangue. Tandis que s’élève la chanson de Craonne, la mutinerie gronde. Sacrifié, Juvenet n’y survivra pas. Il faudra attendre Lionel Jospin, le 5 novembre 1998, pour qu’avec d’autres, bien réels ceux-là, il réintègre la mémoire collective nationale.

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  • Jean-Jacques THOMAS, Maire d'Hirson et Président de la Communauté de communes des "Trois Rivières", livre ses impressions et commentaires sur le quotidien de sa commune et de la vie citoyenne en général.
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