COMME LES ÉTONNANTES COLLECTIONS D’UN MUSÉE MISES EN MUSIQUE PAR ARIE VAN BEEK.

Plus que jamais à la tête de l’Orchestre de Picardie pour le 30e anniversaire de sa création, Arie van Beek conserve une humanité dans sa direction qui n’empêche nullement l’ambition de sa programmation. Une programmation que le Directeur artistique aime d'ailleurs comparer à « une collection de musée composée de pièces permanentes que tout le monde connaît et que l’on redécouvre avec plaisir, et une exposition temporaire de pièces plus surprenantes, qui nous font sortir des sentiers battus ».

A Hirson, orchestrés par Britten, Reger ou Webern, les huit lieder, de Schubert, répondent aux premiers critères. Même si, au pied levé, Marijje van Stralen, donna vie à la célébrissime « Truite », à « Pluie de larmes » ou à « Tu es ma paix », en remplacement de la soprano Charlotte Riedijk, souffrante.

Auparavant, l’orchestre aussi régional qu'européen avait, déjà, conquis le public hirsonnais grâce à « Water music », parmi les pièces plus connues de Haendel. Plus étonnante se révéla la « Suite des airs populaires anglais », l’ultime œuvre de Benjamin Britten, créée avant sa mort. Les cordes y sonnent telles des cornemuses, comme pour mieux mener « La chasse à l’écureuil » et, dans « Lord Melbourne », le solo du cor anglais ajoute à l’art du maître britannique.

Initialement programmés, les chants d’Auvergne, de Canteloube, s’inscrivaient dans ces chansons populaires méconnues. Le public ne fut cependant pas déçu lorsque Arie van Beek ouvrit les partitions de la symphonie n° 33, de Mozart et, plus encore, l’ouverture des « Noces de Figaro », également intitulée « La folle journée ». Cette œuvre dans laquelle le compositeur dénonce les privilèges de la noblesse et dont les premières pages rapides et trépidantes furent reprises à Hirson par une salle debout au terme des trois rappels. Comme pour remercier le Chef et ses musiciens de cette « Folle soirée ».