SOUVENIR DE MAI 1940 : « LA MÉMOIRE A BESOIN D’UNE HISTOIRE DÉBARASSÉE DE SES FAUX-SEMBLANTS ».
« Chacun de nous est à son poste ». Le 3 septembre 1939, en annonçant l’entrée en guerre de la France, Edouard Daladier estime que l’armée est à l’abri derrière la ligne Maginot. Elle y restera, du reste, huit mois, le temps pour les divisions ennemies de passer à l’offensive, le 10 mai 1940. 75 ans, plus tard, la bataille de France, ses conséquences – 123 426 soldats, civils et prisonniers morts en quelques jours – mais, également, les causes de la défaite furent reprises par Jacques Raguet, Président du Comité organisateur, Thierry Verdavaine, Jean-Jacques Thomas et Yves Daudigny.
Devant le monument érigé sur le lieu même des combats, chacun des orateurs rendit hommage à ces sacrifiés. Pour le Maire d’Hirson, la percé ennemie à Sedan est, d’abord, liée à l’impréparation d’un Etat-major qui estimait que le relief ardennais suffirait à arrêter les panzers nazis. Et que dire des blockhaus construit le long de la frontière ? Pour Jean-Jacques Thomas, cette fortification « n’est qu’une forme modernisée des tranchées de 14-18, voulue et imposée par des vieillards aveuglés par leur dogmatisme et encore éblouis par leur victoire passée ».
Face au soldat de pierre qui, sortant de terre, tente de relever la France, l’élu salua, à son tour, les morts retranchés derrière « un mur d’ignorance et d’erreurs érigé par des chefs qui, ensuite, trouvèrent naturels d’avoir été battus, puis pour certains, naturels de tomber dans une honteuse collaboration ». Voilà pourquoi conclut-il, « l’Histoire a besoin de la mémoire, mais la mémoire ne saurait se passer d’une Histoire débarrasser de ses faux-semblants ».