JEAN-JACQUES THOMAS : « ALIMENTÉE PAR LA MONTÉE DES NATIONALISMES, LA GUERRE GUETTE TOUJOURS ».
Tout devait aller vite. Fin août 1914, la guerre ne devait être qu'une courte parenthèse avant les moissons. Cette terre que les paysans mobilisés espèrent retrouver au plus vite sera remuée jusque dans ses entrailles. Comme le rappela Jean-Jacques Thomas à l’occasion du 11 novembre, « cette terre, nourricière sera d'abord celle des fosses communes ».
« Sortir des tranchées, ajouta-t-il, après avoir fleuri, en compagnie de Jean-Louis Bricout, Député, et de Jean-Jacques Boyer, Sous-Préfet, le monument rehaussé de porte-drapeaux, d’un détachement de l’escadron de Gendarmerie mobile, de soldats de l’association « Thiérache Histoire vivante », conduit le plus souvent à la mort ». En une semaine, du 8 au 14 janvier 1915, à Crouy, près de Soissons, dans la pluie, et la boue, 11 000 français sont tués, 5 400 faits prisonniers.
Pour Jean-Jacques Thomas, après l'exaltation de 1914, avec les gaz toxiques enveloppant les soldats d'un linceul vaporeux et mortels, dans un cortège d'horreur et d'inhumanité, l'horreur s'installe au quotidien. « L'artillerie, dit-il, ne vient même pas à bout des fortifications de terre. Aveugle, elle décime une génération de jeunes européens ».
« C'était hier, c'était au siècle dernier », répéta le Maire d’Hirson, devant une foule nombreuse, plus imposante encore que l’an dernier. Cependant, pour lui, « si la vieille Europe vit en paix, à ses portes, alimentée par la montée des nationalismes, la guerre guette toujours ».