A L’ÉCOLE CHARLES CLÉMENT, L’ÉTONNANTE LUCIDITÉ DES TÉMOIGNAGES D’ENFANTS.

La vie continue. Hier, les écoles ont ouvert leurs portes. Comme dans la quasi totalité des établissements scolaires français, encadrés par leur enseignant, les élèves d’Hirson ont, eux aussi, observé une minute de silence en hommage aux victimes des attentats de vendredi soir. Sur les préconisations du Ministère de l’Education Nationale, précédé d’un échange entre les élèves et les enseignants, un temps de recueillement a été respecté.

« Ce dialogue est un travail pédagogique indispensable pour soutenir les enfants dans la gestion de leurs émotions et la compréhension complète de ces événements violents » est-il expliqué. Scolarisée en cours préparatoire à l’école Charles Clément, Clémence, six ans, explique à ses camarades : « Il y a eu un attentat dans une salle de spectacle. Des coups ont retenti. Il y avait aussi une voiture qui a tiré. Ça a fait beaucoup de morts. A la salle de spectacle, tout le monde a cru que c’était des pétards, mais c’était deux garçons qui sont rentrés et qui ont tiré. Il y en a qui ont essayé de sortir et d’autres qui ont été touchés. Je ne sais pas qui c’est, poursuit Clémence, mais ce sont des gens méchants et égoïstes qui veulent se venger ».

Pour Matthieu : « A Paris, il y des bombes qui ont explosé ». Pour Sarah : « Il y a plus de 100 personnes blessées » et Océane d’ajouter : « C’est parce qu’ils sont jaloux ». Sur les dix-neuf enfants présents en classe, seules trois petites n’avaient pas regardé à la télévision les informations. Après avoir écouté attentivement les propos de ses élèves et leur avoir expliqué, de manière pédagogique, les faits, Noël Dhuiège, le Directeur, les invita à « penser à toutes les personnes mortes et touchées par cet attentat et à se recueillir en leur mémoire durant une minute de silence ».