BUIRE : « ENTRE ICI, JEAN MOULIN … ».
« Entre ici, Jean Moulin, avec ton terrible cortège. Avec ceux qui sont morts dans les caves sans avoir parlé, comme toi — et même, ce qui est peut-être plus atroce, en ayant parlé ». Bien sûr, comme l’a rappelé à Buire Jean-Jacques Thomas, lors du vernissage de l’exposition préparée par Claudine Réméré, l’hommage rendu à Jean Moulin renvoie à André Malraux et son discours prononcé lors du transfert des cendres de l’icône de la Résistance au Panthéon. Ouvert en début de semaine aux enfants des écoles, cette rétrospective souligne également la vie d'engagements d’un grand serviteur de l’Etat.
Soldat de Verdun durant la Première guerre mondiale, plus jeune Sous-Préfet de France à Albertville, Secrétaire général de la Préfecture de la Somme, artiste, féru d’art contemporain, ami de Max Jacob, homme de Gauche, Jean Moulin s’illustrera dans la Résistance par son sens de l’organisation et son courage. Arrêté en juin 1940 et torturé, il tente de se suicider. Entré dans la clandestinité, il reprend du service et rencontre à Londres le Général De Gaulle qui le charge d’unifier les mouvements de Résistance. Sur dénonciation, il sera arrêté le 21 juin 1943, à Caluire. Une nouvelle fois torturé, il mourra sans avoir parlé.