MIEUX VAUT EN RIRE : L’EDEN A SUIVI OLIVIER LEJEUNE.

En juin, il sera à l’affiche de la pièce de Sacha Guitry, « Une folie » qu’il répétait le lendemain matin à Paris. Il achève une tournée avec « Le Bouffon du Président » et l’an prochain, il repartira avec « Tout bascule ». Dans sa vie d’artiste comme sur scène, Olivier Lejeune fait feu de tous bois. Et il manque rarement sa cible. Aussi précis que Robin, aussi présent que Cyrano, à la fin de l’envoi, il touche. Souvent, là où ça fait mal. Féroce, il sait l’être comme tous les (vrais) chansonniers. Même, s’il avoue ne rien inventer, il sait détourner une phrase pour mettre le monde politique, du show-bizz et l’actualité sans dessus-dessous.

A Hirson, pendant son spectacle, dans un sourire, il a prévenu Jean-Jacques Thomas. « Je ne vais pas être tendre avec le Président et le Gouvernement ». Tout en ajoutant, « Avec les autres également ». De fait, cruel parfois, il n’est, cependant, jamais vulgaire. Moins, de toute façon que la télé réalité ou une actualité qui, trop souvent, dépasse sa caricature. Certes, Olivier Lejeune trouve somme toute logique qu’à Calais, les migrants fassent la Manche, mais s’étonne qu’après ses problèmes d’impôts, Polnareff revienne à Bercy. Il propose cependant d’envoyer Balkany en Syrie. « Au moins, dit-il, avec lui l’Etat islamique sera rapidement dans la … dèche ». 

« On peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui » aimait dire Pierre Desproges, lui qui savait que le rire peut désacraliser la bêtise. L’humour n’a pas de limite lorsqu’il est servi par un sens aigu de la formule. Depuis son « Pot pour rire » rempli sous Giscard et « La classe » sur France 3, Olivier Lejeune n’a cessé de brûler les planches en même temps que toutes les idoles. Et le public adore. Le talent n’a pas d’âge.