VOCALIS DONNE UN ÉMOUVANT ÉCHO AUX VOIX DES TRANCHÉES.
« Si ton fusil vient à casser, sers-toi de la baïonnette, s’il le faut sers-toi de tes dents ». Parfois belliqueux et savamment entretenu à l’arrière, le répertoire des chansons de 14 et d’une tout autre tonalité sur le front. « La chanson de Craonne » dont les auteurs sont inconnus en constitue l’exemple le plus connu et, sans doute, le plus émouvant, tant elle fut interdite par la censure y comprise après-guerre. Le chœur féminin « Vocalis » l’a, évidemment, inscrite à son répertoire.
Sous la direction de Francis Balanche, accompagné au piano par Stéphane Moriamez, salle Didier Lockwood, l’ensemble transfrontalier donna ainsi un émouvant écho aux voix des tranchées et aux paroles des Poilus. « Plus de clair de lune comme le dit notre ami Pierrot », « O, ma Georgette, je devrais te parler d’amour et je te parle de ça » traduisent la douleur et l’horreur de charniers, tellement difficile à décrire, et l’obstination criminelle de « certains chefs qui lancent des hommes sur un obstacle insurmontable, les vouant à une mort pas que certaine et qui semblent jouer avec eux comme on joue aux échecs ».