ACCEPTER L’EXIL POUR MIEUX SURVIVRE, LE LONG ET INDISPENSABLE COMBAT.
Comment porter ou assumer quatre générations de femmes. Polonaise, la première quitte son pays pour un exil prometteur en Argentine. Pour échapper au dictateur, la seconde se réfugie en France. La dernière héritera de ces ruptures avec sa terre et ses racines, mais, également, de multiples fractures. L’accès à l’éducation, une certaine forme d’égalité - quand il ne s’agit pas d’obtenir ou de renouveler un permis de séjour - un choix de vie et une orientation professionnelle où le numerus clausus n’existe pas, si la question du passé, des évènements politiques qui ont brisé tant de vie se pose constamment, celle de l’avenir de la dernière génération, début d’une autre continuité, reste constamment soutenue dans les propos de l’actrice.
Au fil des souvenirs, des rencontres, des voyages, un peu plus de cinquante années ne seront pas suffisantes pour effacer toutes les cicatrices. Par la qualité de son récit, son invitation à la réflexion et une mise en scène des plus sobres, signée Anouche Setbon, Marina Tomé pose avec talent la question de la survie. Et ce, à un moment où dans de nombreuses régions du monde l’exil devient l’unique solution.