JEAN-JACQUES THOMAS : « LA BANALISATION, VOILÀ LE PREMIER DANGER ».
L’Histoire ne bégaie pas, mais il lui arrive de bégayer. « Comme Hitler, démocratiquement élu en Allemagne en 1933, rappela Jean-Jacques Thomas, Vichy ne s’est pas imposé sans l’assentiment d’une partie des Français ».
Quant aux conséquences de l’avènement du Reich et du Gouvernement de Pierre Laval, elles ont conduit à ce que, durant l’été 1942, des Français arrêtent les enfants et les parents de la famille Aizen.
Aujourd’hui, il ne reste qu’une trace de leur passé : leurs noms sur la liste du convoi qui les emporte le 17 août 1942. Un aller sans retour.
Deux ans plus tard, en juin 1944, toujours à Hirson, une autre rafle est opérée parmi les acteurs et responsables de la Résistance : Esther Poteau, Pierre-Louis et Louise Fresnel, le doyen Millot, René, Jean Burlot et bien d’autres. « Ces noms existent-ils encore dans la mémoire collective ? s’interrogea le Maire d’Hirson. C’est cela, aussi la banalisation d’un régime, la banalisation d’une idéologie. La banalisation, voilà le premier danger ! ». Face aux photographies de Déportés, Jean-Jacques de demander à l’assistance réunie place Victor Hugo de regarder ces visages, ces fantômes d’humanité.
« Devons-nous, dit-il, considérer les chambres à gaz comme un détail de l’Histoire ou les nier à partir d’un pseudo rapport sur l’utilisation du Zyklon B ? ». Pour lui, il est essentiel de toujours rappeler que « le nationalisme, c’est la guerre et la guerre, ne correspond pas seulement le passé ». « Elle peut, ajouta-t-il, encore, être notre avenir » puis s’adressant aux jeunes générations « C’est, maintenant, à vous d’être désormais les gardiens de la paix et de notre avenir ».