POUR JEAN-JACQUES THOMAS, LE NOUVEL ANTISÉMITISME RESTE DE L’ANTISÉMITISME.
« Comment voulez-vous qu’ils nous fassent du mal ? Nous sommes trop nombreux ». En reprenant l’une des phrases prononcées par l’un des hommes victimes de la Rafle du Vel d’hiv, Jean-Jacques Thomas rappela comment l’avenir allait, malheureusement, lui donner tort. Les 16 et 17 juillet 1942, sur ordre du régime de Vichy, 7 000 policiers et gendarmes français, entre 300 et 400 militants d’extrême droite, du Parti Populaire Français, vont arrêter chez elles, au petit matin, 13 152 personnes, en raison de leur seule religion israélite. Parmi eux, 4115 enfants, Français pour la plupart. Leur crime ? Être juif.
« C’était hier, rappela le Maire d’Hirson. C’était la collaboration, disait-on comme pour se disculper. C’était hier. Mais les lois françaises de juillet 1940 et de l’été 1941 avaient, déjà, érigé en raison d’État, l’exclusion politique et sociale ». (…) « C’était hier, mais, aujourd’hui, n’existe-t-il pas une montée de l’antisémitisme ? demanda Jean-Jacques Thomas. Un antisémitisme nouveau alimenté par les fanatiques de l’islamisme radical et violent, mais un antisémitisme quand même. Rescapée du camp de Auschwitz, Mireille Knoll fut assassinée, à 85 ans, le 23 mars 2018 parce qu’elle était juive ».
Jean-Jacques Thomas invita encore son auditoire à la vigilance. « Cette résurgence, nota-t-il, à l’école, dans la rue, dans les transports, chez soi, doit nous interpeller. Je ne veux pas qu’un jour nos citoyens puissent répéter pour se rassurer « Comment voulez-vous qu’ils nous fassent du mal ? Nous sommes trop nombreux ».