DE SOUVENIR EN DEVENIR, PHILIPPE TABARY EN APPELLE AUX PÈRES DE L’EUROPE, CES SOLDATS DE LA PAIX.
Écrivain et historien, Philippe Tabary est également un conteur. Quoi de plus naturel qu’il ait donc choisi le centenaire de l’armistice pour évoquer la mémoire des pères de l’Europe. L’occasion pour lui de faire coïncider « Le joli mois de l’Europe », inspiré par la Région des Hauts-de-France et relayé par la Maison de l’Europe de la grande Thiérache. Au Sémaphore, sa conférence fut l’occasion de porter un regard différent sur le passé tourmenté du XX° siècle, le Traité de Versailles et les effets à long terme de la Der des ders. Ses propos servirent également de prélude à la consultation citoyenne sur l’Europe et la paix, animée par Gilles Pargneaux, Député européen, et Jean-Jacques Thomas.
Après une conférence sur les paysans et la Grande Guerre, le 9 mars à La Capelle, et une autre à Momignies, le 9 mai, sur les Belges dans le conflit, il développa vendredi une évidence oubliée : l’Europe des vingt-huit est directement issue de cette Europe volée en éclats en 1918 et d'un Traité de Versailles, porteur des germes de la Seconde guerre mondiale. Par ailleurs, les principaux protagonistes du Traité de Rome et des tentatives d’unification du Vieux Continent entre les deux guerres ont, soit, combattu dans les tranchées, et parfois les uns contre les autres, soit, ils ont été profondément marqués, dans leur passage aux affaires, par ce conflit, sa cruauté et sa durée.
Philippe Tabary en appela donc à Aristide Briand et Gustav Stresemann pour la première génération, à Robert Schuman et à Jean Monnet, à Paul-Henri Spaak, Joseph Bech et Alcide de Gasperi pour ne citer que les plus connus. Après le douloureux échec des années 1930 et la tragédie nazie, tous ont tenté de prendre, ou réussi à incarner, le tournant de l’unité européenne.