A HIRSON, ALFRED BRENDEL ET KIT ARMSTRONG PARTAGENT L’INFINI AUTANT QUE LA MAGIE.
Sa discographie reste des plus conséquentes. Liszt et Bach y tiennent une place essentielle. Reste qu’entre Alfred Brendel et son piano, l’histoire se poursuit non pas par le biais d’un clavier, souvent caressé, mais d’un livre profond et plein d’humour où les mots choisis constituent autant d’hommages.
En l’église Sainte-Thérèse, quelques passages de son abécédaire sont apparus sur les murs, parfois effacés par le lumière du couchant, mais merveilleusement prolongés au piano par Kit Armstrong.
Il suffit que le maître choisisse « virtuosité » pour que l’élève interprète « L’apprenti sorcier », de György Ligeti ; « cohésion » pour que la « Nocturne », de Chopin remplisse la nef dans laquelle le public ravi était aux anges. Pour Alfred Brendel, Liszt reste « le poète du son, le souverain du piano ». Toujours selon l’auteur, assis près de son hôte, « ni en porcelaine, ni en marbre, Mozart donne la solution en même temps que l’énigme ». Vendredi, en début de soirée, les deux musiciens ont, eux, également donné du bonheur.
Il y eu, cependant, une fin à ces instants magiques, de ces fins qui constituent une frontière avec le silence du commencement. Une fin finalement ouverte sur le prochain rendez-vous donné par Kit Armstrong, le 10 juillet, avec un autre concert littéraire, le « Naufragé », d’après le titre du roman de Thomas Bernhardt. Après Alfred Brendel, le jeune prodige recevra Didier Sandre, pensionnaire de la Comédie-Française.