A la question de Benoît Taquet dans l’interview exclusive qu’il a accordé au Courrier de savoir s’il songeait à un retour à l’Élysée, François Hollande répond « Pour l’instant, je reviens dans l’Aisne et je n’effectue aucun retour ». Il n’en demeure pas moins que l’ancien Président de la République n’oublie pas ses racines socialistes, de l’alternance de 81 à la victoire de Lionel Jospin en 1997 en passant, évidemment, par la sienne en 2012. A Hirson, après l’inauguration de l’Épicerie solidaire, il a d’abord parlé de solidarité et de dignité, deux valeurs mises en pratique par Jean-Jacques Thomas, mais, également, à l’image de la décentralisation, des grandes réformes dues à la Gauche et aux Socialistes.
« Du reste, ajouta-t-il, la Gauche accède au pouvoir lorsque ça va mal. Elle est toujours appelée pour sauver le pays ». François Hollande n’a pas, non plus, oublié ses passages à Hirson. En 2012, avant d’y revenir au lendemain du premier tour, il y développe son programme éducatif. « Lorsque j’ai annoncé dans l’Aisne, rappela-t-il, la création de 60 000 postes d’enseignants, c’est d’abord parce que mon prédécesseur les avait supprimés ». Lorsqu’il revient sur sa présidence normale – expression sujet à caution – apparaît sa frustration de n’avoir pu défendre un bilan que d’autres s’évertuent, aujourd’hui, à défaire.
Une référence directe à la suppression de l’impôt sur la fortune et des emplois aidés. Amer François Hollande ? Plutôt lucide sur les divisions socialistes et d’une Gauche qui priva Lionel Jospin du second tour des Présidentielles malgré un excellent bilan, l’ancien Premier Secrétaire sait de quoi il parle. A Hirson, comme à l’avenir, François Hollande veut d’abord être utile. « Si peux l’être, dit-il, je le serai ». D’ajouter aussitôt : « Mais ce n’est pas à moi de vous dire comment ». En somme, « Aide-toi et François t’aidera ».