OUBLI RÉPUBLICAIN RÉPARÉ, LA RUE ALBERT LETORET SERA INAUGURÉE LE 10 NOVEMBRE.

Né le 4 mars 1871 à Fourmies, marié à Valentine Massart, père de deux enfants, Albert Letoret dirige la succursale hirsonnaise de la Caisse Lécuyer, Sourmais et Compagnie. Mobilisé le 2 août 1914, il sera démobilisé le 26 du même mois. Le lendemain, comme la quasi-totalité de la population hirsonnaise, son épouse et ses deux enfants prennent la route de l’exode. Devant la rapide avancée des soldats prussiens, Hirson se vide de ses habitants. Même le Conseil municipal disparaît. Albert Letoret, lui, demeure à Hirson, dans sa maison du 105, rue de Charleville. Avec quelques bénévoles, il s’investit dans la création de la Commission municipale, alors présidée par Ernest Lefaix. Il en sera secrétaire – trésorier pendant quatre années.

Chaque jour, Albert Letoret fait face aux exigences de l’occupant, pare au plus pressé, assure les ravitaillements et sauve les vies de ses compatriotes privés de tout. Y compris de nourriture. Il se dévoue et préserve ce qui peut encore l’être. En novembre 1918, Hirson est libérée par les soldats africains, puis, le lendemain, avec l’arrivée du 412e régiment du Général Debeney. Albert Letoret retombe alors dans l’anonymat, sans recevoir ni médaille, ni distinction, ni même une reconnaissance méritée. « Reconnu par tous pour sa compétence, son courage et son humanisme, explique Jean-Jacques Thomas, Albert Letoret ne devait pas être oublié. Dans le cadre du centenaire, nous avons donc souhaité réparer un oubli, presque un faute, mais la mémoire est friable, en donnant le nom d’Albert Letoret à la rue Chanzy prolongée ». Elle sera inaugurée le 10 novembre à 14 h en présence de Gérard Letoret (notre photo), le petit-fils d’Albert.