SALLE DE L’EDEN, LES RIEURS ÉTAIENT DE LEURS CÔTÉS
Il n’a guère fallu de temps pour que les rires ne ponctuent les répliques et les quiproquos. Avec Eugène Labiche, la réaction est certes attendue, mais, dans une mise en scène de Thierry Jahn, « La Bigarrure » n’est jamais tombé dans le grotesque. Pour la première fois, la compagnie thiérachienne ose le vaudeville. Malgré le risque de déraper et de grossir le trait, les six acteurs ont joué du ridicule et de l’absurde pour, mieux, dénoncer la mesquinerie et les travers de la petite bourgeoisie.
Un exercice dans lequel excelle Eugène Labiche qui. aimait d’ailleurs rappeler qu’une « pièce de théâtre est un mille pattes toujours en route. S’il ralentit, le public baille et s’il arrête, il siffle ». A l’Eden, « La Bigarrure » a su jouer du mouvement et du rythme même de l’écriture de celui qui se définissait comme un rieur. Rieur, à l’image des spectateurs hirsonnais.