DEVANT LA COURBE PSYCHO-ÉROTIQUE DU PIANO, LA JOUTE DÉLICIEUSE D’ANDRÉ MANOUKAIN ET D’ÉLODIE FRÉGÉ.
Salle de l’Eden au milieu de leurs duos complices, « But not for me » a rappelé quelques souvenirs à André Manoukian et à Elodie Frégé. En 2016, les deux artistes sont dans le jury de la « Nouvelle star ». Le pianiste entend l’ex-guitariste classique interpréter le succès de Chet Baker. C’est le coup de foudre (musical) et André Manoukian propose à Elodie Frégé de monter ensemble un piano-voix. Le même joué à Hirson.
Après Malia et China Moses, la fille de Dee Dee Brigewater, présente au festival d’Hirson en 2014, la vainqueur de la saison 3 de la « Star Academy » est devenue une artiste à part entière. Pas facile, cependant, de donner la réplique à André Manoukian dont les répliques, les œillades et les métaphores sortent des sentiers battus. Devenue grâce à la télévision le révélateur de la vie secrète des chansons, il aime tant en appeler à Mozart et à Beethoven échangeant des SMS, expliciter comment les Égyptiens ont inventé le microsillon en gravant sur les sarcophages les mélodies destinées à accompagner le défunt dans l’au-delà ou encore, en démystifiant les « torch songs », ces chansons d’amour cramé.
Devant la courbure psycho-érotique du piano, les reprises et les adaptations ont (un peu plus) rapproché les deux artistes. Même, sans les longs gants noirs, Elodie Frégé n’eut aucune difficulté à se glisser dans le fourreau de Rita Hayworth, à retrouver Henri Salvador dans son jardin d’hiver et à saluer le (nombreux) public avec « Fever », le standard de Peggy Lee.