FACE A LA TENUE DE DÉPORTÉ D’ADOLPHE WALLEZ, L’ÉMOTION PROFONDE DE PLUSIEURS GÉNÉRATIONS.
« Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers. Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants. Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent. Ils se croyaient des hommes, n'étaient plus que des nombres ». Hier, face à la veste et au pantalon de déporté revêtu en ce début du mois de septembre 1944 par Adolphe Wallez à son arrivée au camp d’Oranienburg – Sachsenhausen, le souvenir de la déportation prit une autre dimension. Tout comme, en écho, les paroles de la chanson de Jean Ferrat.
« Pourquoi sommes-nous réunis ? » s’interrogea Jean-Jacques. « A la fois pour ne pas oublier et pour regarder l’Histoire en face. Je ne vous connais pas M. Wallez, mais vous m’êtes proche, ajouta-t-il. Vous le Résistant, dénoncé et arrêté, enfermé en ce 1er septembre 1944, ces wagons à bestiaux en gare de Loos-les-Lille, vous prendrez le temps de griffonner sur l’emballage d’un paquet de cigarettes : « Madame Wallez – Pont à Marcq – Mari déporté – Confiance – Baisers ».
Le message sera remis à son épouse. Il est soigneusement conservé au Musée d’Hirson tout comme la tenue de déporté marquée du triangle rouge des déportés politiques et du chiffre indélébile : 97 911. Cette tenue aux côtés de laquelle les jeunes de la chorale du Conservatoire ont chanté l’espoir et appelé à la vigilance. « Pour nous, réaffirma Jean-Jacques Thomas, les camps de concentration ne seront jamais un détail de l‘Histoire ».